Au deuxième jour du Ramadhan,La chorba est salée

Au deuxième jour du Ramadhan,La chorba est salée
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Les consommateurs montrent des signes de nervosité face à la hausse des prix

Les étiquettes continuent leur valse au grand désespoir de la ménagère.

Habituellement très animé, le lieudit El Qaria, dans la commune de Dar El Beïda semble plongé dans un profond sommeil en ce second jour du mois de Ramadhan. L’activité tourne au ralenti. Seul le bruit de moteur de véhicules qui désertent le marché du coin rompt de temps à autre le silence. Excepté les restaurants et cafés, la plupart des commerces sont ouverts en attendant l’arrivée des clients qui se font désirer.

Ecrasés par la chaleur torride qui règne en ce mois d’août, beaucoup ont préféré rester chez eux. Ce n’est qu’au coup de onze heures que «El Qaria» sort peu à peu de sa torpeur. Comme par enchantement, le marché retrouve son animation. Garées tout le long de la principale artère qui dessert cette localité, des dizaines de camionnettes bourrées de marchandise attendent preneur. Les clients, en majorité des citoyens de la commune de Dar El Beïda ou des quartiers environnants, sont déjà là, mais les prix affichés ont refroidi un tant soit peu leur ardeur.

LG Algérie

D’ailleurs, les fruits et légumes sont de moyenne qualité et les vendeurs ne donnent pas vraiment l’impression de vouloir attirer les clients. «J’ai arpenté le marché de bout en bout, mais les prix affichés m’ont presque découragé au point que je n’ai acheté qu’un kilo de courgettes et trois kilos de pomme de terre», fait remarquer un habitant du coin.

Constatant la hausse des prix et surtout le peu de considération affichée envers les clients, un homme âgé s’en est pris à un vendeur en le traitant de tous les noms. Un autre, qui avait demandé le prix de la pomme de terre, a, traité un autre commerçant vendeur, de suceur de sang. Au marché de gros, le prix du kilo varie entre 25 et 35 dinars alors que dans ce marché elle est proposée à cinquante dinars. Est-ce normal lorsque on sait que ces commerçants de l’informel ne paient pas d’impôt et que les bénéfices qu’ils engrangent en une seule journée dépassent parfois le salaire d’un ouvrier!

La plupart sont jeunes et ne pensent qu’à s’enrichir en gagnant beaucoup d’argent. Situé à plusieurs kilomètres de là, le marché des fruits et légumes de Ben Omar, à Kouba est, comme à l’accoutumée, plein de monde.

Les produits sont, certes, plus chers, mais de meilleure qualité. C’est ce que pense, en tout cas, ce sexagénaire habitué des lieux. «J’ai fait quelques provisions en achetant de la pomme de terre, des courgettes et des poivrons. Les légumes ont accusé une légère hausse par rapport à la veille, mais ils sont de bonne qualité», dit-il.

Là aussi, de nombreuses camionnettes se sont installées provoquant quelques désagréments à la circulation automobile et aux nombreux passants qui sont obligés de se faufiler à travers les voitures pour pouvoir passer.

Les clients sont partout, mais beaucoup d’entre eux ont fait le pied de grue devant les boucheries qui affichent complet. Pourtant, on ne peut pas dire que les prix affichés sont à la portée de toutes les bourses. Comme les prix des fruits et légumes, le prix de la viande s’est, lui aussi, envolé.

Pour les jeûneurs, la chorba risque d’être très salée en déboursant 900 dinars pour le kg de gigot d’agneau et tout autant pour le filet, le collier, les côtes ou l’épaule. La viande de veau connaît aussi une inquiétante flambée. Pour le kilo de viande sans os, la ménagère doit débourser 950 dinars et 1000 dinars pour le faux-filet.

Ces prix qui donnent le tournis viennent contredire ceux qui soutiennent mordicus que le mois de jeûne est le mois de la piété et de la miséricorde.