Après une première journée très chargée, Bouteflika a fini par écourter sa visite à Tlemcen.
C’est en début d’après-midi, hier dimanche, que Bouteflika quittait Tlemcen, en direction d’Alger alors qu’il ne devait le faire qu’à 19h30, selon le programme initial. Le deuxième jour de la visite présidentielle prévoyait, en effet, deux étapes : une première, la matinée, consistait en des inaugurations, cinq au total, de divers sites culturels se situant au chef-lieu de wilaya.
Ce qui a été fait, du reste. Puis une deuxième, beaucoup plus exigeante car consistant en des inaugurations et autres visites des sites se situant hors chef-lieu de wilaya. Bouteflika était donc attendu successivement à Oudjlida, à Souk-Tleta et à Maghnia. Il devait, en plus, inaugurer, vers 18h30, l’autoroute Est-Ouest, le tronçon menant de la frontière marocaine jusqu’à Alger. Il le fera en fin de matinée. Cette deuxième phase du programme sera donc tout simplement supprimée.
Le locataire d’El-Mouradia aura été au bout de l’effort. La veille, en effet, il avait honoré ses «engagements », à savoir réussir un bain de foule plus ou moins correct et, surtout, l’exploit de reprendre avec les activités nocturnes. Il s’agit de l’inauguration officielle de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique», ayant eu lieu en soirée. C’est aux alentours de 19h30 que Bouteflika arrivait, samedi dernier, sur les lieux de la cérémonie officielle, le nouvel hôtel «Renaissance», inauguré lui aussi à l’occasion. Moment exceptionnellement attendu : celui où Bouteflika prononcera son discours. Difficile, à ce moment-là, de ne pas penser à sa prestation télévisée de la veille. La forme, cette fois prime nettement sur le fond dans la prestation discursive présidentielle. Une allocution qui durera onze minutes et, plus important encore, la voix s’est amplement améliorée, le ton gagnera un peu en vigueur. A n’en pas douter, c’était ce qui comptait le plus pour Bouteflika et son entourage. Cela même si, à la fin de son discours, il s’éclipsera pour une demi-heure avant de rejoindre ses invités et assister à la soirée jusqu’à 22h30. Un effort manifestement exigeant et qui l’obligea à écourter son deuxième jour de visite.
K. A.
AUTOROUTE EST-OUEST
Des entreprises nationales dans le collimateur de Bouteflika
Le seul moment où Bouteflika a parlé à Tlemcen, en dehors du discours solennel d’inauguration de la manifestation officielle, c’était lorsqu’il inaugurait l’autoroute Est-Ouest : «On m’a signalé que des portions réalisées par des entreprises nationales ne sont pas bonnes.» Dit à ce niveau, c’est une accusation et, pour qui connaît la méthode de Bouteflika, il faut bien s’attendre à de prochaines représailles. L’affaire Orascom avait, pour rappel, démarré par une «remarque» similaire.
K. A.
Les vieux réflexes sont tenaces
En dépit des tempêtes qui secouent tout le monde arabe, certains réflexes ont, décidément, la peau dure, chez nous. Comme cette chorégraphie présentée lors de la soirée inaugurale et qui réduira l’histoire de l’Algérie à un slogan d’éloge : «De l’émir Abdelkader à… Abdelkader El Mali». Au plan protocolaire, la cérémonie d’ouverture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» était un désastre. Au point où certains ambassadeurs menaçaient de quitter la salle.
K. A.