Au deuxième jour de l’Aid à Bouira: Retour timide de l’activité

Au deuxième jour de l’Aid à Bouira: Retour timide de l’activité

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L’ambiance d’une ville morte le jour de l’Aïd commence à se dissiper avec une reprise, certes timide, hier, mais beaucoup plus plaisante aux citoyens sortis reprendre le travail.

Pour une fois les citoyens ont fait preuve de civisme. Au niveau des quartiers, tout le monde s’est attelé à laisser les lieux propres après le rituel du sacrifice du mouton. La veille déjà, une vaste opération de nettoyage a touché l’ensemble de quartiers du chef-lieu de la wilaya. Les jeunes se sont mobilisés pour donner une image meilleure de leurs cités. Le jour de l’Aïd, on a tenu à ne rien laisser sur place. Un couac est à signaler. La cité des 1100 Logements a subi une coupure d’eau qui a mis toute la population dans l’embarras surtout que l’eau était indispensable ce jour-là plus que les autres jours. Hier, l’ambiance de l’Aïd et du jour d’après n’a pas dérogé à une règle établie. Même si le ministère du Commerce a crié victoire en annonçant une suite massive de l’appel à l’ouverture le jour de la fête des commerces, la réalité était toute autre. Ils étaient quelques commerçants à avoir ouvert, notamment dans les rangs des boulangers surtout.

Beaucoup de citoyens nous ont appelés pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis des pharmacies qui, majoritairement, n’ont pas respecté les consignes et les directives. Parce que l’après-Aïd est réservé à la visite des cimetières, bon nombre ont découvert des cimetières envahis par les herbes et les tombes étaient difficilement repérables. L’unique fait qui attire l’attention demeure le nombre de mendiants qui se bousculent à l’entrée et qui font tout pour soutirer quelques sous aux nombreuses familles venues visiter leurs morts. «Même les morts sont à l’abandon», commente un jeune. Cette situation doit faire réagir les pouvoirs publics et l’armada des associations qui gravitent autour des instances pour bénéficier des subventions.

Un autre fait et pas des moindres, aura caractérisé le deuxième jour. Parce que le transport public n’a pas été réquisitionné le jour de l’Aïd, l’aubaine a été saisie par les fraudeurs qui ont revu leurs prix à la hausse. Même la grande gare routière du chef-lieu de wilaya avait fermé ses portes le jour de fête et aucune liaison intra wilaya ou extra-wilaya n’était assurée. Avant-hier, le pain et le lait se faisaient rares. Seuls les enfants sillonnaient les artères de la ville. L’occasion saisie habituellement pour rendre visite aux parents a vu une prolifération inouïe de taxieurs clandestins qui n’ont pas omis de revoir à la hausse les prix de la course. Habituellement pour se déplacer du centre-ville à la cité des 140 Logements situés à l’extrémité nord, les fraudeurs exigeaient 150 DA. Hier, ce trajet était fixé à 250 DA. Les clandestins ont bien arrondi leur mensualité en multipliant les coûts du déplacement par deux.

Les seuls organismes à avoir scrupuleusement assuré le service sont les personnels des structures publiques de santé, les équipes techniques de la SDC, les services de la voierie qui ont passé cette fête loin de chez eux au service d’autrui. Hier encore, beaucoup de commerces avaient prolongé leur congé, notamment au marché quotidien, des fruits et légumes qui est resté fermé. «Ils ont bien travaillé pendant le Ramadhan», commente un citoyen. L’arrêt a touché aussi les fournisseurs et distributeurs de lait. Depuis deux jours, il est pratiquement impossible de trouver un sachet de lait. Chaque partie rejette la responsabilité sur l’autre. Dans ces tentatives de justifications, un boulanger nous informera avoir rémunéré triplement un apprenti pour venir lui préparer le pain.

L’ambiance d’une ville morte le jour de l’Aïd commence à se dissiper avec une reprise certes timide, hier, mais beaucoup plus plaisante aux citoyens sortis reprendre le travail. L’inertie qui aura caractérisé comme d’habitude Bouira, a concerné la totalité des agglomérations de la wilaya. Ce deuxième jour aura connu aussi une présence policière importante. Les hommes en bleu comme à l’accoutumée ont assuré la sécurité loin de leurs foyers pour beaucoup. Ils méritent un hommage.

Les stations Naftal aussi, sont restées ouvertes et ont assuré le service.

La joie des enfants en ce jour de fête et la viande à gogo, reste l’unique point positif d’une occasion qui à chaque fois perd de son charme et de sa valeur spirituelle. Malgré cela, bonne fête aux Algériens et Algériennes.