L’Algérie et le Tchad ont officialisé, jeudi à Alger, une nouvelle étape dans le renforcement de leur coopération bilatérale à travers la signature d’un procès-verbal de discussions dans les secteurs des hydrocarbures et des mines.
Le document a été paraphé par le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, et la ministre tchadienne du Pétrole, des Mines et de la Géologie, Ndolenodji Alixe Naïmbaye, à l’issue de la visite de travail de cette dernière en Algérie.
La cérémonie s’est tenue au siège du ministère, en présence de hauts responsables des deux pays, notamment des dirigeants de Sonatrach, Sonarem, ALNAFT, ANAM et de plusieurs agences spécialisées. Ainsi, les discussions ne relèvent plus de l’intention, mais d’un cadre structuré et opérationnel.
Coopération Algérie – Tchad dans les hydrocarbures : du cadre juridique aux projets concrets
Le procès-verbal signé couvre plusieurs axes, à commencer par le renforcement du cadre réglementaire et juridique du secteur des hydrocarbures. L’Algérie s’est engagée à accompagner la partie tchadienne à travers l’échange d’expertises et le développement de la coopération entre les autorités de régulation des deux pays, notamment ALNAFT et l’ARH côté algérien, et l’Agence ARSAT côté tchadien.
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Au-delà des textes, les discussions ont porté sur l’ensemble de la chaîne hydrocarbures :
- L’exploration et la production,
- L’augmentation des capacités pétrolières,
- Le raffinage et la pétrochimie,
- La valorisation du gaz et la réduction du torchage,
- Le transfert de savoir-faire et l’assistance technique.
La possibilité d’une participation de Sonatrach à des projets prioritaires au Tchad a également été examinée. Traduisant une volonté d’implication directe sur le terrain.
GPL et sécurité énergétique : un axe spécifique de coopération
Un volet particulier concerne le gaz de pétrole liquéfié (GPL). Les deux parties ont convenu de développer toute la chaîne de valeur, de la production à la distribution, tout en renforçant le cadre réglementaire et les normes de sécurité. L’Algérie a réaffirmé sa disponibilité pour soutenir le Tchad en matière de formation, d’accompagnement technique et de lancement de projets conjoints dans ce segment stratégique.
Mines : un potentiel géologique au cœur des discussions Algérie – Tcahd
Dans le secteur minier, Alger et N’Djamena entendent capitaliser sur le potentiel géologique dont disposent les deux pays. Les échanges ont porté sur l’exploration et l’exploitation durable des ressources, notamment :
- Les métaux rares,
- Les minéraux industriels,
- Les pierres précieuses.
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Les deux ministres ont souligné l’importance de programmes conjoints de recherche, de formation et d’échange d’experts, ainsi que le partage d’expériences en matière d’études géologiques et de cartographie minière. Une séance de travail spécifique a permis de présenter le nouveau cadre juridique algérien des activités minières. Pensé pour attirer l’investissement tout en renforçant la souveraineté sur les ressources naturelles.
Industrie du ciment : l’Algérie prête à intervenir au Tchad
La coopération ne s’arrête pas aux hydrocarbures et aux mines. L’Algérie a également confirmé sa disposition à accompagner le Tchad dans le développement de l’industrie du ciment. Lors d’une réunion présidée par le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, les discussions ont mis en avant l’expérience algérienne, qui a permis au pays d’atteindre l’autosuffisance et de développer des capacités d’exportation.
Concrètement, l’appui algérien porterait sur :
- L’accompagnement technique et le diagnostic industriel et minier,
- Le transfert de savoir-faire,
- La formation des compétences,
- La conception et la planification de futures unités de production.
Une solution transitoire a également été évoquée, l’importation de clinker depuis l’Algérie pour une transformation locale au Tchad via des unités de broyage, afin de couvrir le déficit actuel jusqu’à la mise en service d’usines intégrées.
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La ministre tchadienne a rappelé que son pays ne dispose actuellement que de deux cimenteries, insuffisantes pour répondre aux besoins liés aux projets d’infrastructures et de logement, malgré l’existence de ressources minières exploitables.
