Au cours d’une conférence-débat hier à Alger: Benbitour fustige «l’etat defaillant»

Au cours d’une conférence-débat hier à Alger: Benbitour fustige «l’etat defaillant»
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pour débattre des raisons de l’absence de l’élite dans le contexte du développement national, une rencontre-débat, a été animée par Ahmed Benbitour, hier à Alger, à la Maison de la presse de Kouba.

Pour tirer des leçons utiles aux réformes et aux élites dans le dénouement de la crise actuelle, relative aux réformes, l’ancien Chef du gouvernement, Ahmed Benbitour s’est aidé de l’histoire, en comparant la situation de l’Algérie en 1953 à celle d’aujourd’hui.

À ce propos, il proposera une lecture nouvelle et inédite, selon lui, en évoquant l’enfoncement des élites dans les oppositions politiques et la création du Comité de la Révolution et l’Unité d’action (CRUA). Une situation similaire à celle que vit actuellement le pays et pour laquelle il prône une démarche inédite. Pour y parvenir, le conférencier a préféré commencer par donner la signification d’élite, ses critères, la nature du pouvoir.

S’agissant de l’élite, l’orateur a souligné « c’est un ensemble de personnes non dispersées dans une société, qui ont une force pour contribuer à la sortie de crise ». Ainsi, cette élite, explique-t-il, a contribué à l’élaboration d’une feuille de route pour penser « institution », la création d’une stratégie, la formation pour une éducation citoyenne et notamment la construction des capacités de puissances et d’influences.

Aussi, la crise politique étant la plus importante des crises, Ahmed Benbitour proposera de rompre avec le système et la reconstruction d’un nouveau, loin du « pouvoir patrimonialiste » où le responsable considère que la société est incompétente dans la pratique de la politique.

Une situation qui a engendré une « corruption du pouvoir », a-t-il souligné en ajoutant : « nous avons une corruption du pouvoir émietté en l’absence d’un pouvoir central fort, qui conduit sans exception à une corruption générale et une perte de la morale collective.

L’État défaillant dérive certainement vers un État déliquescent ». Le porte-parole de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), s’étalera sur ce point pour plaider pour une désunion radicale avec le régime afin de parvenir à un changement et une démarche qui se récapitule en cinq éléments dans l’organisation politique.

« La nécessité du changement pacifique, une vision, un discours mobilisateur avec une force motrice, une stratégie de communication, des règles de fonctionnement démocratiques, un leadership et l’alliance des gens adhérant au projet du changement ».

Pour débattre de la question abordée « élites et crise », l’ancien chef de gouvernement a recommandé de rompre aussi avec les méthodes classiques de lutte et proposera la « révolution » comme voie émanant de la classe sociale et politique pour une meilleure refondation du système.

Ce dernier, passera selon lui, par l’alliance d’élites disposant de savoir, d’argent et de capacités d’influence, afin de saisir cette occasion de changement au lieu d’endurer la marginalisation et le sacrifice de la démocratie. « Des dommages collatéraux » dira-t-il.

Enfin, Ahmed Benbitour, a abordé la situation en Tunisie et en Egypte, qui selon lui, servira à l’Algérie pour en tirer la leçon, puisque les populations ont les moyens de faire partir les symboles du pouvoir et d’imposer les changements.

Nabila Chikhi