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Avant le coup d’envoi de la Coupe du monde, la première sous les commandes du Suisse Gianni Infantino à la tête de la toute-puissante FIFA, les craintes étaient très grandes. Entre l’introduction pour la première fois de la technologique de l’arbitrage vidéo (VAR), le hooliganisme et les conflits politiques entre certains pays, dont les sélections y participent, le défi était très grand à relever pour Infantino. Au final, tout s’est passé, jusque-là, à merveille, et l’Italo-Suisse demeure, de par les avis unanimes, le premier grand gagnant du tournoi, avant même que le successeur de l’Allemagne au palmarès soit connu. L’organisation a été si parfaite et irréprochable que l’ancien secrétaire général de l’UEFA a pris du plaisir à faire l’éloge «du plus grand pays du monde», saluant le travail acharné des organisateurs pour que cette Coupe du monde soit «la plus belle». «Le virus du football a contaminé le corps de chaque citoyen russe dans tout le pays», a-t-il dit, saluant au passage «les policiers souriants sur la place Rouge».
Hooliganisme? «Lorsqu’on vient ici (…) que l’on rencontre les gens dans la rue et que l’on voit Moscou dans sa beauté incroyable (…), cela montre que toutes les peurs que certains tentaient d’attiser avec cette Coupe du monde, non seulement ne se sont pas réalisées, mais cela a été l’exact opposé», a dit Infantino. La grande polémique a été surtout celle de la VAR, avec des contestations à la pelle de la part de sélections qui se sont senties «lésées» par les décisions de l’homme en noir. Et Infantino, polyglotte jonglant avec cinq langues, a fait appel à un expert avéré en la matière, Pierluigi Collina. Preuves à l’appui, le chauve transalpin a démontré que quelque 99% des décisions prises après recours à la VAR étaient «favorables», qualifiant cette technologie de «succès».
Ce fut un très bon exercice d’«auto-congratulation», certes, mais force est de constater qu’après l’intervention de Collina, les contestations concernant la VAR ont cessé et l’on n’en parle pas autant sur les plateaux TV, comme on le faisait auparavant. Ce fut une manière, de la part des responsables de la FIFA, d’adresser un message clair, net et précis aux différentes sélections, qu’il ne faudra pas se cacher derrière les arbitres pour justifier leurs échecs. Après la fin du Mondial, la FIFA fera son évaluation définitive pour décider si elle maintiendra ou pas cette technologie lors des prochaines échéances. Et au train où vont les choses, elle sera bel et bien maintenue.
Le premier responsable de l’instance mondiale, et sans le dire clairement, faisait des pieds et des mains pour que le football reste apolitique. En Russie, ce fut un objectif atteint, hormis quelques
«petits incidents», qui se comptent sur les doigts d’une seule main, comme les célébrations polémiques des Suisses Granit Khaka et Xherdan Shaqiri ou encore le message du Croate Domagoj Vida. Ceux qui sont venus en Russie, «un pays hospitalier et accueillant», repartiront avec les meilleurs sentiments et les meilleurs souvenirs. Et c’est Infantino qui est le plus heureux!