Au cas où Bouteflika refuserait d’être candidat Belkhadem, la tête dans l’urne

Au cas où Bouteflika refuserait d’être candidat Belkhadem, la tête dans l’urne

Contrairement à ses habitudes, Abdelaziz Belkhadem a animé une conférence de presse longue de deux heures, au siège du parti. Un record. Seule Louisa Hanoune fait mieux.

Les journalistes ont été nombreux à couvrir l’évènement. Un autre record peut-être. Le chef du FLN a répondu, durant ce face-à- face avec la presse, à toutes les questions pratiquement, sauf à quelques-unes.

Celle notamment en rapport avec le Conseil constitutionnel. «Il faut poser cette question au concerné lui- même», a répondu Belkhadem au confrère qui l’a interpellé sur l’«inopérant» Conseil.Sur le sujet de l’élection présidentielle de 2014, dont le secrétaire général du FLN ambitionne d’occuper le poste, il dira : «Dans le cas où le Président Abdelaziz Bouteflika refuserait d’être candidat, à ce moment-là, je me présenterai à cette élection». Abordant le sujet brûlant de la situation de crise vécue pas son parti depuis quelques mois, après la montée au créneau de Salah Goudjil qui conteste la gestion de son patron, le chef de file du FLN insiste sur la faiblesse du député de Sétif, en disant : «Seuls les faibles sont capables de soulever, de cette manière, les problèmes qui existent au FLN». Insistant sur ce point : «Si nous avons un problème, d’orientation politique, de stratégie à adopter dans la perspective des prochains rendez-vous électoraux, il n’a qu’à mettre ces sujets sur la table pour en discuter et trancher définitivement sur la question», ajoute Belkhadem.L’actualité politique ramène, également, le SG du FLN Belkhdem à s’étaler sur l’éventuelle élection législative anticipée à laquelle de nombreux partis ont appelé. Belkhadem répond sans ambiguïté. Il dira que la loi est claire sur ce sujet. «Le président de la République convoque le corps électoral 3 mois avant la tenue du scrutin», rappelle le représentant personnel du chef de l’Etat. Devant cette situation, dira-il : «Nous nous acheminons vers la tenue des législatives selon ce que prévoit la loi». Mais «si la contestation menée par ces gens est résumée à qui sera placé tête de liste dans telle ou telle wilaya, à ce moment-là, ils ont qu’à démontrer ce que ce groupe vaut réellement», fulmine-il. Belkhadem n’a pas peur des résultats des législatives à venir, même en présence d’éventuels nouveaux partis, «même beaucoup plus nombreux, quel que soit le courant auquel ils appartiennent». Même les islamistes, selon le conférencier. «Tout le monde est le bienvenu», déclare Belkhadem qui table dans le pire des cas sur «35% des sièges aux islamistes». Par ailleurs, pour la surveillance internationale des scrutins prochains, le chef du FLN rejette l’idée de la participation des ONG. Cependant, il ouvre grande la porte pour les organisations comme l’ONU, la communauté européenne, l’OUA et les organisations islamiques dont l’Algérie fait partie. Cette rencontre a été pour Belkhadem une aubaine pour éclairer l’opinion publique sur la nouvelle posture du MSP vis-à-vis de la majorité présidentielle. «Le MSP n’a pas quitté la coalition, il n’a pas fait de déclaration dans ce sens. Pour moi, il fait toujours partie de la majorité», défend-il le parti qui a voté contre la loi organique sur les partis politiques, la loi sur les Associations notamment. «Il est encore tôt de tirer à boulets rouges» sur le MSP, estime Belkhadem qui veut encore attendre, pour peser et soupeser la situation politique, pour prendre une position non ambiguë à l’encontre de l’infidèle de la coalition.

Sid Ahmed Mahmoud

«Je n’ai pas peur des islamistes»

Interpellé sur le probable raz-de-marée des islamistes lors des législatives prochaines, Abdelaziz Belkhadem répond sereinement, en disant ne pas avoir peur d’eux. Ils sont déjà avec nous à l’APN et aussi dans la coalition. Ce que vivent les pays arabes actuellement, nous l’avons vécu en 1990-91.

S.A.M.