La Coquette devient une «poubelle»
Les 1500 employés de l’APC de Annaba maintiennent leur mouvement de grève, en dépit des menaces de l’employeur, quant au recours à la justice.
Le bras de fer opposant l’APC de Annaba au personnel de ramassage des ordures ménagères, depuis 5 jours, commence à prendre des portions importantes, notamment après les menaces lancées par l’administration, portant sur d’éventuelles poursuites judiciaires à l’encontre des grévistes.
Une situation où chacune des parties s’estime dans son droit. L’une conditionne la reprise du travail par la perception de son rappel et l’autre plaide l’illégalité du mouvement, menace de recourir à la justice. Entre l’une et l’autre, la commune de Annaba, s’est transformée en une décharge à ciel ouvert. L’entassement des tonnes d’ordures ménagères est, depuis une semaine, le principal décor de la ville rendant la circulation des piétons plus difficile que jamais.
Une situation aggravée par la chaleur printanière, aidant à la décomposition des déchets et du coup, l’apparition d’odeurs nauséabondes. Tous les quartiers, rues et ruelles de la ville se sont transformés en centres d’enfouissement technique.
En effet, sur initiative de la population, chaque quartier a pris la charge de brûler les tas de sacs de déchets jonchant les trottoirs et portes d’immeubles, et autres recoins de la ville.
Un comportement le moins que l’on puisse dire responsable, au regard de l’environnement devenu insupportable, depuis que les éboueurs de la commune de Annaba sont entrés en grève.
Un débrayage motivé rappelons-le par l’indifférence des locataires de l’Hôtel de ville de Annaba, que les grévistes ont à plusieurs reprises interpellés, quant à la prise en charge de leur principale doléance, relative au versement d’un rappel de 4 années, totalisant ainsi le montant de 123 milliards, au profit de quelque 1500 employés de cette institution communale.
Par ailleurs, il est à noter que le déblocage de cette situation incombe au ministère de tutelle, en l’occurrence le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, seul habilité à mettre fin à cette situation. En fait, c’est sur le fonds des collectivités du ministère de tutelle, que doit être débloqué le montant, objet de la crise entre les agents de ramassage et l’administration de l’Assemblée populaire communale de Annaba.
Cette dernière, notons-le, ne peut faire face à cette obligation salariale sur son budget, devait expliquer un responsable de l’administration de l’APC. Dans ce sens, l’interlocuteur n’a pas omis de mentionner que la balle était maintenant dans le camp des responsables de cette institution et de son personnel, en l’occurrence les grévistes, dont les revendications sont le moins qu’on puisse dire, légitimes, devait ajouter ce responsable.
En attendant que la situation trouve son dénouement, la ville de Annaba, autrefois la Coquette, est depuis plus de 5 jours, Annaba la «poubelle», où les montagnes d’ordures formées sur les belles placettes ont envahi les espaces vitaux de la ville la plus cosmopolite d’Algérie.