Les ministres des Affaires étrangères de France, des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Italie, d’Égypte, de Turquie, du Qatar, et de la chargée de la diplomatie de l’Union européenne se sont réunis, hier, dans la capitale française, pour tenter de peaufiner les contours du document pour un cessez-le-feu à Ghaza. Trêve de 12 heures à Ghaza, ou précisément «cessez-le-feu humanitaire».
Les Palestiniens, les équipes médicales, les équipes locales de secours, dont le Croissant-Rouge palestinien et les habitants de ce territoire palestinien, se sont mobilisés, hier, davantage, profitant de la trêve pour secourir les blessés et faire sortir les corps des martyrs restés ensevelis sous leurs habitations bombardées par l’armée sioniste.
Depuis le début de l’offensive militaire de l’entité sioniste contre les Palestiniens de Ghaza, plus de 866 Palestiniens sont tombés martyrs de l’agression israélienne, aérienne, terrestre et, aussi, par voie maritime. Les responsables palestiniens font état de mille Palestiniens tués et de plus de six mille blessés, depuis le 8 juillet, date du début des opérations barbares de l’armée israélienne, contre Ghaza. Majoritairement des civils, dont des enfants et des femmes, l’Unicef a fait état, dans un communiqué rendu public vendredi, d’«au moins 192 enfants» tués par l’armée israélienne dans son offensive contre Ghaza.
Citons, car la liste étant longue, les martyrs, Shahinaz Walid Mohammad Abu Hamad, 1 an, (Khan Younès), Mayar Al-Yazeji, 2 ans, (Gaza). Mohammad Hani Mohammad Al-Hallaq, 2 ans, El-Rimal (centre Gaza), Elias Ibrahim Deib Al- Kilani, 4 ans, (centre Ghaza), Abdullah Yusef Daraji, 3 ans, (Rafah), Fatima Mahmoud Abu Jame, 3 ans (Khan Younès), Mona Rami Al- Kharwat, 4 ans, (Ghaza), Husam Abu Qneiss, 5 ans, (Khan Younès) et Husam Abu Qneiss, 5 ans, (Khan Younès).
Des noms de petites filles et de petits garçons palestiniens figurant parmi tant d’autres sur la liste que le ministère palestinien de la Santé a établi, sur les 627 Palestiniens tués, y compris des familles entières décimées, par l’agression israélienne contre Ghaza, du 8 au 23 du mois en cours. Le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon a déclaré, vendredi à partir du Caire, la veille de l’entrée en vigueur de la trêve de 12 heures, laquelle a coincidé avec la rencontre de Paris entre Laurent Fabius et ses homologues de Washington, et de Londres, que «Les habitants de Ghaza ont assez saigné. Ils sont piégés et assiégés dans un petit territoire densément peuplé, qui est une zone civile ».
Par cette déclaration, Ban Ki-moon a fait, allusion au blocus israélien sur Ghaza, à l’origine des conséquences gravissimes sur une partie du peuple palestinien qui vit à Ghaza. Pour citer, à titre d’exemple, sur des effets de l’embargo sioniste sur Ghaza, les nombreux décès de malades palestiniens de l’absence d’appareils de santé, de médicaments, des traitements et des soins assurés, notamment pour les cancéreux.
Propos tenus lors de la conférence de presse animée, par John Kerry, son homologue égyptien et Ban Ki-moon, lors de laquelle, il y a eu l’annonce de la trêve de 12 heures et la rencontre sur Ghaza, dans la capitale française. La déclaration émise par Ban Ki- moon, à cette même occasion, s’agissant d’Israël, celui-ci dira: «Le peuple israélien a vécu dans la crainte des tirs de roquettes du Hamas».
En tentant de mettre sur le même pied d’égalité les effets du blocus, et les roquettes de Ghaza, pour aller dans le même sens de l’argumentaire israélien et ses alliés, notamment Washington, Londres et Paris, les propos de Ban Kimoon dévoilent la réalité amère et l’incontournable. «Les habitants de Ghaza ont assez saigné (…) assiégés dans un petit territoire qui est une zone civile» au moment où «le peuple israélien a vécu dans la crainte des tirs de roquettes».
Fort est de souligner qu’il n’y a aucune comparaison à faire entre celui qui «saigne» et celui qui vit sous «la crainte», lequel, rappelons- le, colonise et intensifie l’extension des ses colonies sur les terres palestiniennes. La rencontre de Paris, à laquelle Palestiniens et Israéliens n’ont pas été conviés, a été une autre étape de celle en cours pour arriver à un cessez-le-feu. Les conditions de la résistance palestinienne portent notamment sur la levée du blocus, laquelle question «est indiscutable » pour les Palestiniens, autorités et résistance. Les présents à Paris ont appelé «à prolonger le cessez-le-feu humanitaire à Ghaza».
Karima Bennour