Au 18e jour de l’intervention étrangère : Les appels à un cessez-le-feu en Libye se multiplient

Au 18e jour de l’intervention étrangère : Les appels à un cessez-le-feu en Libye se multiplient
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Les appels à un cessez-le-feu immédiat en Libye se sont multipliés ces derniers jours pour chercher une « solution négociée interne » entre les parties en conflit au moment où les opérations militaires étrangères se poursuivent pour le 18e jour consécutif.

Après avoir dénoncé et rejeté l’intervention militaire étrangère en Libye, le président en exercice de l’Union africaine (UA), le chef de l’Etat équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, a demandé hier un cessez-le-feu immédiat pour désamorcer la crise dans ce pays. « Je crois que les problèmes en Libye doivent être résolus de façon interne et non pas au travers d’une intervention qui peut être apparentée à une intervention humanitaire.



Nous l’avons vécu en Irak », a estimé M. Obiang Nguema lors d’une conférence internationale sur l’Afrique à Genève. « Tout étranger est susceptible de proposer des solutions erronées. Les problèmes africains ne peuvent être résolus avec une optique européenne, américaine ou asiatique », a insisté M. Obiang Nguema, désigné fin janvier président de l’UA. Dans le même contexte, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a indiqué lundi à Londres que la Grande-Bretagne et l’Union Africaine étaient tombées d’accord pour souligner le besoin « urgent » de mettre fin à la violence en Libye. « Nous avons eu une longue discussion avec l’UA, au cours de laquelle nous avons mis en relief l’étroite collaboration entre le Royaume-Uni et cette Organisation. Les deux parties ont souligné la nécessité de protéger les civils et de trouver une solution qui répond aux aspirations du peuple libyen », a déclaré Hague à l’issue de son entretien avec le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping. En visite à Londres, M. Ping a, pour sa part, rappelé la position de l’UA à l’égard de la crise libyenne, conformément aux décisions du Conseil de paix et de sécurité de l’UA et à la Feuille de route proposée par le comité ad hoc de l’organisation panafricaine pour résoudre la crise libyenne.

L’UA privilégie une solution pacifique à la crise fondée sur la base du dialogue entre les parties libyennes dans le cadre de sa feuille de route appelant à la fin « immédiate et nécessaire » des hostilités. De son côté, la Turquie qui s’efforce de jouer les intermédiaires dans le conflit en Libye, a de nouveau appelé à « un cessez-le-feu immédiat » en Libye, et à une « transformation politique » dans ce pays où le régime du colonel El-Gueddafi est la cible depuis le 15 février d’un mouvement de contestation qui s’est transformé en violents combats entre rebelles et forces loyales au régime.

Lors d’une rencontre lundi soir à Ankara entre le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Abdelati Laabidi, envoyé spécial du régime libyen, et le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, ce dernier a souligné que son pays, opposé à des frappes en Libye, souhaitait aussi « une véritable trêve et l’arrêt des hostilités » dans ce pays. Par ailleurs, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Abdallah Khatib, a appelé la communauté internationale à poursuivre ses efforts pour trouver une solution au conflit, lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité sur la situation dans le pays. Pour l’émissaire onusien, il est toujours très difficile de savoir combien de temps cela va prendre pour résoudre le conflit libyen. Mais, a-t-il dit, « la responsabilité de trouver une solution au conflit revient au peuple libyen lui-même ». Sur le terrain, la bataille pour le port pétrolier de Brega (800 km à l’est de Tripoli) se poursuit, les rebelles utilisant des lance-roquettes multiples face aux répliques à l’artillerie des forces loyales au dirigeant libyen, selon des médias. Les rebelles se trouvaient hier en début d’après-midi à mi-chemin entre Brega et Ajdabiya (80 km au nord), reculant d’environ une trentaine de km, selon ces mêmes sources.

En parallèle, les opérations militaires étrangères qui ont commencé le 19 mars avant d’être relayées, depuis le 31 mars, par l’Otan se poursuivent. Mardi, l’Otan a mené un raid aérien contre des forces loyalistes à une trentaine de km à l’est du port pétrolier de Brega où des combats pour le contrôle de cette ville située à 800 km à l’est de Tripoli font rage depuis jeudi.

M. Messahel réitère la position de l’Algérie pour un cessez-le-feu immédiat

Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a réitéré hier la position de l’Algérie en faveur d’un cessez-le-feu immédiat en Libye.

« J’ai rappelé notre position. J’ai dis que nous sommes pour un cessez-le-feu immédiat, tel que souhaité par l’Union africaine dans sa feuille de route », a indiqué M. Messahel dans un point de presse animé conjointement avec le ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, M. Alistair Burt, à l’issue des travaux de la 5e session de la commission politique bilatérale algéro-britannique.

« J’ai tenu à rappeler aussi que nous sommes pour un dialogue inclusif interlibyen, laisser le choix au peuple libyen pour qu’il puisse exprimer librement son point de vue », a souligné M. Messahel.

« J’ai donné au ministre britannique les raisons de l’absence de l’Algérie à Londres et elles ont été bien comprises », a-t-il ajouté.