Le RND appelle, également, à la révision des lois avant les prochaines échéances législatives de même que le projet de révision de la Constitution, pour «le mettre à l’abri des surenchères de la campagne électorale».
«Depuis sa création, il y a près de 15 ans, le RND a toujours été connu pour son aptitude à mettre l’intérêt du pays au dessus de toute autre considération, y compris ses propres intérêts.» Tels sont en substance, les propos du secrétaire général du RND, et actuel Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, à l’issue de sa rencontre, d’une heure, avec les membres de l’Instance de consultations sur les réformes politiques.
Accompagné de quatre membres de son bureau, dont une femme, le SG du parti a fait une intervention de trois minutes dans laquelle il a affirmé entre autres, que son parti est convaincu de la nécessité de parachever le processus d’édification de la démocratie et du pluralisme politique en Algérie.
Avec sa verve habituelle, M. Ouyahia affirmera à la presse que son parti prône une ouverture politique tous azimuts «Nous avons une conviction sûre que le temps est venu pour parachever le processus d’édification de la démocratie et du pluralisme politique, initié en 1989, mais qui a accusé un certain retard à cause de la tragédie nationale.»
M. Ouyahia a indiqué, en outre, avoir remis aux membres de l’Instance un mémorandum renfermant «l’ensemble des propositions du RND sur les réformes politiques engagées par le Président de la République et sur les différents chantiers ouverts à cet effet.»
D’ailleurs, dans le communiqué remis à la presse donne de larges détails sur les réformes proposées, telles que la consolidation du pluralisme politique, à travers une fonction présidentielle avec un mandat de 5 ans «renouvelable une seule fois.»
Néanmoins, cette fonction présidentielle «devrait garder les prérogatives que lui octroie la Constitution actuellement, et cela afin d’éviter au pays des blocages institutionnels et pour garantir la participation de tous les courants politiques à la gestion du pays», est-il indiqué.
Par ailleurs, le parti de M. Ahmed Ouyahia se dit favorable à l’organisation d’un référendum populaire pour l’adoption de la révision de la Constitution, une fois son texte voté par le Parlement.
Le communiqué du RND appelle également à la révision des lois avant les prochaines échéances législatives de même que le projet de révision de la Constitution, pour «le mettre à l’abri des surenchères de la campagne électorale.»
Pour ce qui est de toute demande d’agrément déposée, et qui ne fait l’objet d’aucune réponse de la part du ministère de l’Intérieur, le RND suggère que cet agrément soit accordé par le juge administratif, «en l’absence de rejet formel, il doit être légalement reconnu 60 jours après son dépôt.» Le cas échéant, «il appartiendra à l’administration d’introduire un appel suspensif devant le Conseil d’Etat.»
Le RND est également pour l’obligation à tout parti d’inclure un minimum de 30% de femmes dans ses instances dirigeantes au niveau local et national, et de tenir son congrès tous les cinq ans.
Enfin, pour ce qui est du volet de la révision de la loi sur l’information, le RND préconise l’installation d’un Conseil supérieur de l’audiovisuel afin de permettre «l’égalité d’accès de tous les partis agréés aux médias audiovisuels et d’appuyer l’émergence de médias privés, tout en encadrant cela les premiers temps, «d’une façon transitoire.» ces ouvertures au capitaux privés, pourraient, également, dans un premier temps, se mettre sur rails avec une participation majoritaire du capital public et, être également encadrés par un cahier des charges, «qui respecterait notre identité et nos valeurs propres», souligne le texte.
Amel Zemouri
Les attentes se précisent
Si un doute persiste encore dans certains esprits, quant à la volonté d’un changement profond et global, voulu par l’ensemble des acteurs nationaux, la deuxième semaine des consultations sur les réformes politiques l’a définitivement balayé. Cette volonté, clairement exprimée par les neuf partis politiques, les personnalités nationales et les quelques organisations de la société civile reçus à l’issue de la première semaine, a été réitérée, lors de la deuxième semaine, avec la même force et conviction par les cinq formations politiques, les quatre personnalités et les représentants d’organisations syndicales, estudiantines et de la société civile reçus par les membres de l’instance. Avant d’entamer la seconde semaine de consultations, les membres de l’instance ont délégué leur porte-parole. M. Boughazi rappellera que la mission qui leur a été confiée consiste «à recueillir les différents avis, idées et suggestions sur l’ensemble des réformes et notamment la révision de la Constitution». La majorité des acteurs invités à faire part de leurs attentes n’ont pas été avares. Des avis et des suggestions qui touchent essentiellement aux volets politique et social. Car si les questions décisives de la révision de la Constitution, de la nature du système politique à construire, des voies et moyens pour y arriver sont celles sur lesquelles focalisent les acteurs politiques, il n’en reste pas moins que d’autres préoccupations, portées par les organisations et les représentants de la société civile, ont exprimées durant cette seconde semaine. C’est ainsi que la nécessité d’associer la société civile, qui reste à promouvoir, à travers ses différents segments, dans la prise de décision est revendiquée.
A écouter toutes les propositions, l’observateur peut croire que ces consultations vont dans toutes les directions et qu’elles sortent de leur contexte, mais si on prête une oreille attentive, il est clair que tous aspirent à une chose commune : ils ne veulent pas rester en marge de cette dynamique de réformes et de changements que le Chef de l’Etat veut impulser.
Nadia Kerraz