Le sempiternel écueil du foncier industriel dont se plaignent les opérateurs économiques depuis de longues années n’est pas près de connaitre son épilogue compte tenu des défections et délocalisations que connait le tissu de la PME/PMI.
Le problème se pose avec plus d’acuité dans les régions du nord du pays qui font face à la rareté des espaces susceptibles d’accueillir de nouvelles installations industrielles ou l’extension des entités déjà existantes.
C’est le cas de la wilaya de Tizi Ouzou où le Calpiref (Comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régularisation du foncier au niveau local) est pointé de doigt par les opérateurs locaux remettant en cause sa politique d’attribution des assiettes destinées à la localisation des projets industriels.
Après les dizaines d’entreprises ayant déserté la scène locale pour s’installer dans d’autres régions du pays, notamment dans les hauts plateaux (Sétif, Bordj Bou Arreridj), c’est au tour de l’entreprise spécialisée dans l’édition et la production d’emballage ultra moderne, Aurès-Emballage, sise à la sortie ouest de la wilaya de Tizi Ouzou, sur la route nationale N°12, de manifester ses intentions de délocaliser ses installations pour s’implanter dans la région de Blida.

Selon l’entourage de cette PME de grande taille employant plusieurs dizaines de salariés et qui a connu une énorme modernisation ces dernières années, « l’entreprise ne peut plus continuer d’évoluer dans un environnement aussi contraignant comme la wilaya de Tizi Ouzou », en faisant allusion aux problèmes sécuritaires qui perdurent et font jonction avec des contraintes insurmontables liées au foncier industriel.
Un responsable d’Aurès-Emballage regrettera dans son réquisitoire l’état d’abandon qui caractérise les différentes zones d’activité de la région. Il s’en prendra sur sa lancée au Calpiref à qui il reproche d’attribuer des lots de terrains au sein des zones d’activité à des jeunes chômeurs dans l’unique but d’éviter les tensions sociales mais dont les projets n’aboutissent jamais, et ce, au détriment des véritables entreprises qui ont déjà fait leurs preuves et affichent la volonté d’investir dans la région.
Selon les estimations d’Aurès-Emballage, plus de 50% des lots attribués dans les zones d’activité sont à l’abandon.
Mourad Allal