C’est encore un groupement étranger qui s’impose à la faveur de l’exigence de justifier d’expérience dans le domaine, telle qu’imposée par l’entreprise du métro d’Alger (EMA) disqualifiant d’office les entreprises nationales qui n’ont jamais eu à réaliser de travaux de tramway et n’auront plus jamais la chance au moins d’apprendre.
C’est encore les Français et les Turcs qui raflent la mise en s’offrant la réalisation du tramway de Sétif depuis hier. Alstom et Yapi Merkezi sont désormais les heureux gagnants du projet dont le coût est de 380 millions d’euros. C’était aussi les Turcs qui ont gagné la réalisation du tramway de Sidi Bel Abbes.
Ceux de Mostaganem et Ouargla ont été confiésàun groupement franco-espagnol pour ne citer que ceux la, puisque les 15 projets de tramway à l’échelle nationale ont bénéficié aux étrangers. Les entreprises algériennes se sont retrouvées exclues de ce type de travaux bien qu’elles détiennent, pour nombre d’entre elles, une expérience avérée dans le domaine des grands travaux de barrages, autoroutes et autres travaux publics, à l’instar du groupe Haddad, Cosider et Kougc.
Le programme national de développement du réseau transport sur rail s’est avéré au fil des attributions presque d’office aux Espagnols, Portugais, Turcs et Français, une bouée de sauvetage pour ces entreprises au moment où les entreprises nationales ne demandent qu’à évoluer , après tout il ne s’agit que de pose de rails.
Si l’intention de EMA est dictée par la bonne volonté d’exécution de ces projets et le respect des délais pour réaliser cet ambitieux programme elle n’en demeure pas moins sélective car manquant d’intérêt pour l’évolution des entreprises algériennes qui, de ce fait, n’auront même plus l’occasion de faire leurs preuves une fois, le programme achevé. Elles pourront juste consommer ce que les autres ont réalisé à coup de milliards de devises fortes.
Il en est de même pour les études qui ont été confiées aux bureaux étrangers. Pour rappel, les études et le suivi des travaux des tramways de Sidi Bel-Abbès et d’Ouargla ont été attribuées à des bureaux d’études français, en l’occurrence Egis Rail pour 1,66 milliard de dinars soit, 17 millions d’euros et Systra pour 1,53 milliard de dinars soit, 16 millions d’euros.
L’entreprise du métro d’Alger avait aussi confié au bureau d’études français Systra les études d’extension de la ligne Bab El Oued à Chevalley ainsi que l’étude d’avant-projet détaillé, suivi et contrôle des travaux de réalisation de l’extension de la première ligne de Tramway d’Alger El Madania Bir-Mourad Raïs pour un montant de 559,42 millions de dinars, soit 5,4 millions d’euros. Egis a déjà remporté les contrats d’études des tramways de Constantine, Annaba, Sétif. En somme, la volonté de grandir des entreprises algériennes ne l’emportera pas sur leur manque d’expérience telle qu’exigée.
Par Hamid Mohandi