Attribution de logements à Béjaia,Des pré-bénéficiaires voient rouge

Attribution de logements à Béjaia,Des pré-bénéficiaires voient rouge

Ecartés de la liste des bénéficiaires des 507 logements sociaux, attribués il y a un mois et cela pour des raisons liées au salaire qui ne devrait pas être supérieur à 24.000 DA, à la possession d’un lot de terrain ou encore d’un registre du commerce, les 123 pré-bénéficiaires de logements sociaux de la commune de Béjaïa ont initié hier matin un rassemblement devant le siège de la daïra de Béjaïa.

Cette troisième action du genre se veut comme une nouvelle interpellation des autorités quant à leur situation sociale qui, estiment-ils, les place en priorité pour bénéficier d’un logement.

Ecartés de la liste après enquête, ces 123 pré-bénéficiaires se sentent lésés et considèrent que les critères en question ne cadrent pas avec la réalité sociale.

Ils sont tous «dépassés», car expliquent les personnes frondeuses, un salaire de 40.000 dinars et une charge de plusieurs enfants ne peuvent en aucun cas permettre l’achat d’un logement plus de 1 milliard de centimes. Même avec un prêt bancaire, les protestataires se disent dans l’impossibilité de se le permettre, sachant que les banques ne leur accordent qu’à peine 300 millions de centimes. Il en est de même pour les couples salariés, qui avec leurs deux fiches de paie, voient le crédit bancaire ne pas dépasser les 620 millions de centimes. Pour être propriétaire, les postulants à l’achat de logement doivent disposer d’un apport personnel d’au moins 400 millions de centimes. Un apport impossible à réunir avec l’érosion actuelle du pouvoir d’achat. Un banquier nous a confirmé hier les inquiétudes des postulants à l’achat de logement. Deux fiches de paie totalisant 80.000 DA de revenus ne peuvent pas permettre un crédit dépassant les 650 millions de centimes. En guise de solution, notre banquier avancera l’idée de s’attaquer à la spéculation sur l’immobilier avec le plafonnement des prix du metre carré du bâti à moins de 40.000DA dans les grandes villes et à moins de 35.000 DA dans les petites villes pour mettre fin à la crise du logement, car, ajoute-t-il, même avec le crédit dit bonifié le problème se pose toujours avec la même intensité pour la majorité des citoyens. Cela peut se vérifier sur le terrain. Un petit sondage d’opinion ou des rencontres avec des citoyens peuvent renseigner sur la crise qui persiste en la matière.

Les autorités devraient prendre le taureau par les cornes et mettre fin à ce véritable désordre qui continue à dérouter et décourager les citoyens qui demandent la protection de l’Etat. L’autre idée avancée consiste en la révision des paramètres d’attribution des logements sociaux, encore faut-il changer la politique en la matière. Dans tous les cas de figure, une solution s’impose pour permettre aux demandeurs de logements d’en bénéficier.