Le violent réquisitoire des Américains
Dans son rapport sur la 48ème Foire internationale d’Alger qui a pris fin la semaine dernière, le responsable, par intérim, de la section commerciale de l’ambassade des Etats-Unis en Algérie, Christopher Wilken, n’a pas été tendre. Frontal, critique à volonté quitte à froisser certains vis-à-vis ou peut-être a-t-il rappelé certaines vérités à regarder en face même si le miroir américain est souvent déformant. Abordant dans son rapport le climat des affaires en Algérie, M.Wilken souligne que «les restrictions de placement, les interdictions d’importation, et les décisions réglementaires mises en place sans préavis dissuadent les entreprises américaines de venir investir en Algérie».
Il ajoute, sans concession dans le même rapport que «les interdictions d’importation envoient un message puissamment négatif à la communauté internationale des affaires concernant l’ouverture de l’Algérie au commerce international». Plus encore, le préposé à la section commerciale américaine estime que «les dernières restrictions sur l’importation des véhicules, de certains produits alimentaires et pharmaceutiques ont été mises en place de façon soudaine, sans aucune période progressive de mise en oeuvre».
Pour lui, ces actions des autorités algériennes brouillent le climat des affaires et ne donnent pas suffisamment de visibilité «portant ainsi atteinte à la prévisibilité du climat des affaires dont les investisseurs ont besoin pour prendre des décisions à long terme». Il en vient alors à cette fameuse règle des 51/49% sur l’investissement qui a fait couler beaucoup d’encre. Si le gouvernement algérien est catégorique sur cette question en refusant de reculer, du moins pour le moment, les Américains en revanche y voient une source de blocage pour les entreprises américaines et étrangères. «La règle des 51/49% sur l’investissement est un obstacle majeur à l’investissement étranger en Algérie.» Il reste que cet argument est très discutable puisque de toutes les manières les entreprises américaines ne se bousculaient pas au portillon avant l’établissement de cette règle en 2009.
Les Américains se sont toujours intéressés au secteur pétrolier du pays et l’argument qui servit pour justifier ou expliquer la frilosité des entreprises américaines en Algérie était soit que l’Algérie n’était pas connue des Américains et au besoin la situation sécuritaire. Le même rapport note que l’Algérie se doit de prendre «des mesures concrètes pour améliorer le climat des affaires». Le document relève que «l’Algérie peut tirer avantage de son énorme capital humain, de ses ressources naturelles incommensurables et de sa situation stratégique», avant de regretter que l’Algérie «occupe la 147éme place sur189 pays en ce qui a trait à la facilité de faire des affaires dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale». Enfin, le rapport met un bémol quand il rappelle que l’ambassade des Etats-Unis était fière de participer à la 48éme édition de la Foire internationale d’Alger qui a pris fin la semaine dernière.
L’ambassadrice Polaschik a présidé la cérémonie de clôture du pavillon américain où elle a remercié chacune des 35 sociétés américaines qui ont fait montre de leur engagement envers l’Algérie en marquant leur présence à la FIA.