Plus de 2 800 ressortissants africains ont été refoulés hors des frontières, car ils avaient utilisé de faux passeports maliens pour s’installer au pays.
Le passeport malien contrefait est de nos jours le «sésame» pour des milliers de ressortissants africains qui veulent entrer en Algérie, selon une source proche de la PAF. En 2009, plus de 2 800 ressortissants africains ont été refoulés hors des frontières du pays, car ils avaient utilisé de faux passeports maliens pour s’installer au pays. Les tentatives se sont poursuivies durant les premiers mois de l’année 2010.
Toujours selon la même source, plus de 2 500 Africains de différentes nationalités ont été arrêtés et refoulés vers leurs pays d’origine, et ce, pour la même raison. Désormais, le passeport malien ouvre les portes du pays de l’eldorado. Ce constat est également établi par les étudiants africains vivant en Algérie. Plusieurs personnes se servent de leur identité pour se livrer à des activités illicites sur tout le territoire national.
Les étudiants maliens souffrent psychologiquement de savoir que des personnes qui ne sont pas maliens ou d’origine malienne détiennent des passeports maliens et l’utilisent à des fins dangereuses. C’est le cas d’un étudiant malien, inscrit en deuxième année universitaire, spécialité journalisme, à la faculté de Ben Aknoun. G. Omar qui est une victime parmi des milliers d’autres. Un ressortissant malien arrêté il y a plus de deux mois par la police des frontières a utilisé son identité pour s’installer à Alger et pouvoir rejoindre l’Europe.

Le pire est que cet escroc avait l’intention de se livrer à des activités illicites en utilisant le nom de cet étudiant. La vigilance des policiers de la PAF a pu éviter les ennuis à G. Omar. L’arnaqueur a été placé en garde à vue avant d’être refoulé vers le Mali, son pays d’origine.
Le recours à cette nouvelle arnaque par des milliers de ressortissants africains s’est amplifiée ces deux dernières années. C’est dans le cadre de l’accord bilatéral signé entre le Mali et l’Algérie que de nombreux étudiants ma-liens viennent étudier en Algérie.
D’ailleurs, les étudiants maliens et d’autres nationalités déclarent ne pas avoir d’inquiétudes dans le domaine des études ni même en ce qui concerne l’argent. Par contre, ils sont soucieux d’une situation dont ils ignorent la cause. Il s’agit de la détention de faux passeports maliens par d’autres Africains qui ne peuvent être, à leurs yeux, des Maliens.
La plupart de ces individus ne sont pas étudiants et se livrent à des activités illicites. Il s’agit souvent de jeunes Africains âgés entre 18 et 28 ans. Il est urgent que les autorités algériennes contrôlent l’identité des personnes qui passent nos frontières, et que les autorités maliennes contrôlent sévèrement l’octroi du passeport malien aux demandeurs. Le Mali à, faut-il le souligner, faciliter l’émigration des Maliens en Algérie.
Beaucoup d’aventuriers de diverses nationalités parviennent facilement à avoir la nationalité malienne et se livrent à des activités illicites, telles que la fabrication de faux billets et le détournement de fonds dans notre pays.
Un «faux Malien» subtilise 6 000 euros à un boutiquier
D’autres ressortissants africains prétendent être des multiplicateurs d’argent et arnaquent les Algériens en leur soutirant des sommes importantes. Et lorsqu’ils sont arrêtés par les policiers lors des contrôles de papier, ils disent qu’ils sont maliens. En août dernier à Béjaïa, une ville côtière située au nord-est d’Alger, un malfrat a arnaqué un boutiquier de près de 6 000 euros, environ
720 000 millions de centimes. Pendant l’enquête, le boutiquier a révélé à la police que l’arnaqueur s’est présenté comme étant un Malien. La communauté estudiantine a été informée de cet acte ignoble. Un jour, un étudiant malien s’est rendu chez le boutiquier pour acheter quelque chose, et c’est ainsi que le boutiquier lui a fait savoir qu’il avait été arnaqué par un autre Malien et lui montra le passeport de l’homme en question.
Un autre étudiant a été témoin d’un autre cas concernant de faux papiers. En quittant l’Algérie pour le Mali par voie terrestre, il affirme avoir vu lors d’un contrôle de papiers un homme qui répondait au nom d’une jeune fille et détenait un passeport malien. Après interrogation par l’étudiant malien, le prétendu Malien persiste qu’il est d’origine malienne.
Il se dit originaire de Bamako, mais n’arrive pas à préciser son quartier. Ce qui confirme le doute sur l’identité. Pour mettre fin à ce genre de situations, le gouvernement mauritanien doit prendre des mesures adéquates pour éviter que ces phénomènes ne se reproduisent.
Par Sofiane Abi