Face à la multiplication des citernes d’eau mobiles non autorisées sillonnant les quartiers en période de stress hydrique, l’Organisation algérienne de protection du consommateur (APOCE) tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué officiel, elle met en garde contre la consommation d’eau provenant de ces véhicules, qui ne respectent pas les normes de sécurité sanitaires.
Selon l’organisation, l’eau transportée sans autorisation est susceptible de contenir des métaux lourds, des substances chimiques toxiques ou encore des agents biologiques pathogènes.
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Une consommation régulière ou prolongée peut entraîner des troubles digestifs graves, des diarrhées, voire des maladies chroniques ou cancéreuses.
Le risque est d’autant plus élevé que ces citernes opèrent en dehors de tout contrôle sanitaire ou technique, exposant ainsi les citoyens à de sérieuses menaces invisibles.
Un cadre réglementaire strict
Il convient de rappeler que l’approvisionnement en eau potable via citernes est strictement encadré par le décret exécutif n° 08-195. Ce dernier définit les conditions techniques et sanitaires rigoureuses pour l’exercice de cette activité.
Parmi les exigences :
- Résultats d’analyses physiques, chimiques et bactériologiques d’un laboratoire agréé ;
- Certification médicale du conducteur de la citerne ;
- Peinture intérieure anti-corrosion ;
- Robinets sanitaires spécifiques et ouvertures hermétiques ;
- Nettoyage et désinfection réguliers de la cuve.
Le permis d’activité n’est délivré que dans des cas exceptionnels, notamment :
- Lorsque certains quartiers ne sont pas desservis par le réseau public ;
- Ou lors de pannes ou coupures d’eau temporaires.
De plus, le détenteur du permis est tenu de le présenter à la demande des citoyens.
L’Organisation algérienne de protection du consommateur appelle les citoyens à la plus grande prudence. Elle encourage chacun à exiger la présentation du permis de distribution auprès des opérateurs de citernes.
En cas de doute ou de constat de non-conformité, il est possible de signaler ces pratiques illégales en appelant le numéro 3311.
L’eau potable ne se vend pas au hasard
À l’heure où l’Algérie connaît des épisodes récurrents de stress hydrique, les pratiques de certains opérateurs opportunistes ne doivent pas compromettre la santé des citoyens. La sécurité sanitaire de l’eau est un droit fondamental, qui ne saurait être bradé au mépris de la loi.
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L’APOCE conclut son message par un appel à la responsabilité collective : autorités locales, consommateurs, ainsi que distributeurs autorisés doivent conjuguer leurs efforts pour garantir une distribution d’eau saine, réglementée et sécurisée.