Attentats de Paris : ce que l’on sait des terroristes

Attentats de Paris : ce que l’on sait des terroristes
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Cinq des kamikazes qui ont participé samedi aux attentats sanglants de Paris ont  été identifiés. La revendication l’organisation Etat islamique parvenue samedi faisait état de « huit frères».

Les kamikazes du stade de France

Trois hommes se sont fait exploser aux alentours du Stade de France, pendant le match France-Allemagne

Deux ont été identifiés.

LG Algérie

Bilal Hadfi, 20 ans. Un Français résidant en Belgique susceptible d’avoir séjourné en Syrie. Selon une source proche de l’enquête,  Bilal Hadfi était dans les fichiers de la police belge.

L’un des kamikazes a bien emprunté la route des migrantsUn passeport syrien au nom d’Ahmad Al Mohammad a été retrouvé près d’un kamikaze. Son authenticité reste à vérifier mais l’on sait désormais avec certitude que cet assaillant retrouvé mort près du stade de France (qui n’est pas forcément le titulaire du passeport) avait été contrôlé pas les autorités grecques début octobre, selon ses empreintes digitales. Sa trace avait ensuite été perdue en Croatie.

Les kamikazes du Bataclan

Dans la deuxième équipe, celle qui a attaqué la salle de concert du Bataclan, trois assaillants sont morts en faisant exploser leur ceinture piégée lors de l’assaut policier. Deux ont été identifiés. 

Samy Amimour, 28 ans, né à Paris et originaire de Drancy (Seine-Saint-Denis), a été employé un temps à la RATP comme conducteur de bus. Il avait quitté l’entreprise en 2012 selon la Régie après y avoir travaillé quinze mois. L’homme était déjà mis en examen dans un dossier terroriste, après un projet de départ vers le Yémen. Parti en Syrie il y a deux ans, il était visé par un mandat d’arrêt international. La question se pose de savoir comment il a pu rentrer en France sans éveiller de soupçons.

Sa famille, qui avait tenté de l’exfiltrer, a expliqué à l’AFP que ses espoirs de le voir rentrer s’étaient récemment encore amenuisés, Samy s’étant marié en Syrie où il se trouvait encore à l’été 2014. Trois de ses proches ont été placés en garde à vue.

Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans, un Français fiché pour radicalisation en 2010, a très vraisemblablement séjourné en Syrie entre 2013 et 2014. Ce petit délinquant né  à Courcouronnes (Essonne) aurait passé quelques années à Chartres (Eure-et-Loir). Condamné huit fois entre 2004 et 2010, il n’a jamais été incarcéré. Fiché pour radicalisation depuis 2010, il n’a pour autant «jamais été impliqué» dans un dossier judiciaire terroriste. Selon un responsable turc, la police turque avait, à son sujet, «informé la police française deux fois, en décembre 2014 et juin 2015», sans toutefois jamais avoir «de retour de la France sur cette question».

Il fréquentait la mosquée de Lucé, près de Chartres (Eure-et-Loir), mais le président du lieu de culte, Abdallah Benali, a assuré qu’il ne le «connaissait pas». Issu d’une fratrie de six enfants, le jihadiste, père d’une petite fille, n’entretenait plus aucune relation avec ses proches. Sept de ses proches restaient en garde à vue lundi.

Selon le récit de témoins de la scène d’horreur, les trois kamikazes du Bataclan «étaient habillés normalement, jean, baskets». «L’un avait l’air d’un jeune type, une petite barbe de trois jours. L’autre était rasé de près, portait des petites lunettes et une sorte de béret jaune», selon un témoin, Loïc Wiels. Les assaillants parlaient tantôt en arabe, tantôt en français, a remarqué un autre témoin. Des policiers de leur côté ont repéré, dans ce trio, un duo singulier: un grand type d’une vingtaine d’années, droit, impassible et froid, habillé d’un sweat à capuche foncé, et un autre plus âgé, plus corpulent, et beaucoup plus nerveux.

Le kamikaze de l’est parisien

Brahim Abdeslam, 31 ans, Français résidant lui aussi en Belgique, s’est fait exploser dans un restaurant du boulevard Voltaire (XIe). Il est l’un des trois frères résidant à Molenbeek, dans la banlieue de Bruxelles, qui intéressent les enquêteurs. L’un d’eux, Mohamed Abdeslam, d’abord placé en garde à vue, a été relâché. Le troisième, Salah Abdeslam, 26 ans, est visé par un mandat d’arrêt international mais n’a pas encore été arrêté malgré une importante opération de police lundi à Molenbeek.

Brahim a loué une Seat noire, également immatriculée en Belgique et retrouvée à Montreuil, près de Paris, avec à  son bord trois fusils d’assaut kalachnikov, onze chargeurs vides et cinq pleins.

Salah, l’un trois frères Abdelslam, toujours recherché

Frère de Brahim, qui s’est fait exploser boulevard Voltaire, Salah Abdeslam, 26 ans, est  visé par un mandat d’arrêt international mais n’a pas encore été arrêté. Selon une source proche de l’enquête, Salah Abdeslam et Bilal Hadfi étaient dans les fichiers des Belges.

Par ailleurs, Abdelhamid Abaaoud, un Belge de 28 ans, était en contact avec au moins un des frères Abdeslam. L’homme, qui a aussi séjourné à Molenbeek, en Belgique, est d’ores et déjà pressenti comme le cerveau possible des attaques déjouées en janvier à Verviers en Belgique. Il est soupçonné d’être un membre très actif du groupe jihadiste Etat islamique résidant en Syrie.