La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a déclaré dimanche ne voir «aucun inconvénient» à la levée du secret-défense sur des documents relatifs à l’attentat de Karachi.
Les juges antiterroristes chargés de l’enquête ont demandé au ministre de la Défense, Hervé Morin, de lever le secret-défense sur «l’ensemble des documents» qui pourraient les aider dans leur enquête.
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En mai 2002, un attentat contre un bus de la Direction des chantiers navals (DCN) avait fait 14 morts, dont 11 Français, à Karachi au Pakistan.
Les magistrats ont récemment orienté leur enquête vers l’hypothèse d’un règlement de comptes entre le Pakistan et la France en marge du contrat de vente de trois sous-marins au Pakistan en 1994, qui aurait donné lieu au versement de commissions.
Les Français, victimes de l’attentat, travaillaient à la construction de ces sous-marins.
Lever le secret-défense pourrait permettre la déclassification, lors de cette enquête, de dossiers classifiés qui ne peuvent pas être utilisés même si les magistrats disposent d’une habilitation secret-défense.
Les juges aimeraient notamment avoir accès à des documents concernant les commissions versées et la connaissance que pourraient avoir eu les services de renseignements français des causes possibles de cet attentat.
Il revient à Hervé Morin, ministre de la Défense, de saisir la Commission consultative du secret de la Défense nationale (CCSDN) pour qu’elle donne sur ces déclassifications un avis que le ministre est libre de suivre ou non.
Hervé Morin a affirmé le 26 juin sur «France Info» qu’il ne connaissait pas le contenu des documents qui pourraient exister au sein de son ministère, ajoutant: «je m’engage à déclassifier ce que la commission proposera de déclassifier».