Un jeune kamikaze mauritanien s’est tué en actionnant sa ceinture d’explosifs, samedi près de l’ambassade de France à Nouakchott, au passage de deux Français qui faisaient leur jogging, sans les blesser sérieusement, selon des sources diplomatique et policière.
La Mauritanie, qui n’avait jamais connu d’attentat suicide jusqu’à ce jour, est la cible depuis deux ans d’attaques de la branche maghrébine d’Al-Qaïda (AQMI).
Cette action intervient six semaines après l’assassinat d’un Américain à Nouakchott, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique. Elle a également lieu trois jours après l’investiture de l’ex-général putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz dans ses fonctions de président élu de la Mauritanie.
Une source policière, requérant l’anonymat, a assuré à l’AFP que le kamikaze était un Mauritanien, « né en 1987 à Nouakchott », qui a été « formellement identifié comme un membre de la mouvance jihadiste ». Il s’est tué peu avant 19H00 (heures locale et GMT) dans une rue située entre l’ambassade de France et l’ambassade de Libye.
Deux gendarmes mobiles français faisaient de la course à pied au moment où le jeune homme a fait exploser les charges qu’il portait sur lui, selon le premier conseiller de l’ambassade de France, Marc Flattot. Les deux Français « ont subi quelques petits impacts, très légers » mais sont « sous le choc et resteront ce (samedi) soir sous observation médicale » à l’hôpital, a ajouté le conseiller.
Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête sur l’attentat-suicide, a-t-on appris dimanche de source judiciaire. Cette enquête de flagrance a été confiée à la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur, fusion de l’ex-DST et des Renseignement généraux).
Une Mauritanienne a également été traitée brièvement aux urgences, selon une source policière mauritanienne. Elle avait été très légèrement touchée par des éclats d’explosifs alors qu’elle se trouvait à bord d’un véhicule.