Un avis de recherche mondial pour 13 individus suspectés d’avoir participé aux attentats de Bombay, en Inde, en novembre 2008, a été lancé jeudi par Interpol. L’organisation de coopération policière basée à Lyon demande à ses 187 États membres d’aider à localiser les fugitifs et, si c’est le cas, d’alerter les autorités pakistanaises qui devront ensuite lancer des mandats d’arrêt et mettre en oeuvre des procédures d’extradition, lorsqu’elles existent. Interpol ne fournit pas de détails sur les suspects. Il n’indique pas si ceux-ci sont tous pakistanais. Ces détails ont cependant été transmis aux États membres de l’organisation, via un système de communication sécurisé.
« Les autorités pakistanaises doivent être félicitées pour le plein usage qu’elles font du réseau mondial et des instruments d’Interpol », a déclaré dans ce texte le secrétaire général de l’organisation Ron Noble. « Cela démontre leur engagement à permettre aux 187 pays membres de bénéficier et d’aider à l’enquête sur les attentats terroristes de Bombay », a-t-il ajouté. Il a estimé que cette initiative du Pakistan pourrait permettre de promouvoir de « nouveaux standards » en matière de coopération internationale dans les enquêtes terroristes.
Arrestation de cinq suspects
Ces attaques au coeur de la capitale économique de l’Inde avaient fait 174 morts du 26 au 29 novembre, dont neuf des dix assaillants, et plus de 300 blessés. Elles visaient en particulier plusieurs grands hôtels de la ville. L’Inde, les États-Unis et la Grande-Bretagne imputent ces attentats de Bombay au Lashkar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste armé clandestin pakistanais, actif au Cachemire. New Delhi dénonce, en outre, la complicité des services de renseignements militaires pakistanais (Inter-services intelligence, ISI). Le groupe islamiste et le gouvernement d’Islamabad rejettent ces accusations. Mais le Pakistan a reconnu que les attaques avaient en partie été planifiées sur son sol et a promis d’intensifier ses efforts pour retrouver les coupables.
Cinq suspects pakistanais accusés par l’Inde d’avoir participé à l’organisation de ces attentats ont été présentés le 25 juillet devant un tribunal spécial près d’Islamabad. Ils sont les premiers suspects jugés par le Pakistan dans cette affaire. Parmi eux figuraient le cerveau présumé des attentats, Zakiur Rehman Lakhvi, et un important commandant du Lashkar-e-Taïba, Zarar Shah, selon des sources judiciaires.