Attentat d’Ankara: ce que l’on sait du nouvel attentat qui a frappé la turquie

Attentat d’Ankara: ce que l’on sait du nouvel attentat qui a frappé la turquie

Un attentat à la voiture piégée visant un convoi militaire a fait au moins 28 morts et 61 blessés ce mercredi soir en plein centre d’Ankara, dans un pays secoué depuis plusieurs mois par la violence djihadiste et la reprise du conflit kurde.

Que s’est-il passé?

Un attentat à la voiture piégée a fait au moins 28 morts et 61 blessés ce mercredi soir en plein centre d’Ankara. L’attaque s’est produite à 18h31 locales. « L’attaque terroriste a été déclenchée lorsque les véhicules [d’un convoi militaire, ndlr] étaient arrêtés à un feu rouge à un croisement », a précisé l’état-major de l’armée turque.

Des secouristes sur le lieu d'un attentat à Ankara, en Turquie, le 17 février 2016.

Des secouristes sur le lieu d’un attentat à Ankara, en Turquie, le 17 février 2016.

Très puissante, la déflagration a été entendue dans une large partie de la capitale du pays et a causé un début de panique parmi ses habitants. De nombreuses ambulances et des véhicules de pompiers ont été dépêchés sur les lieux de l’explosion, sécurisés par un important cordon de forces de l’ordre.

Qui était visé?

Le convoi militaire touché était la cible de l’attaque. Il s’agissait de « véhicules de service qui transportaient des personnels militaires », a ajouté l’état-major. Ces bus de l’armée turque se trouvaient près de la place Kizilay, où sont localisés de nombreux ministères, l’état-major des armées et le parlement, selon le gouverneur de la capitale turque Mehmet Kiliçlar, cité par les médias locaux.

L’Etat islamique a-t-il commis cet attentat?

Aucune revendication n’a été émise pour l’heure. Mais dans un pays secoué depuis plusieurs mois par la violence djihadiste et la reprise du conflit kurde, deux hypothèses se dessinent en filigrane: le groupe Etat islamique (EI) ou des organisations kurdes.

Des soldats turcs devant le site d'un attentat meurtrier à Ankara le 17 février 2016

Des soldats turcs devant le site d’un attentat meurtrier à Ankara le 17 février 2016

afp.com/ADEM ALTAN

La Turquie est sur le qui-vive depuis plusieurs mois à la suite d’une série d’attentats qui a visé son territoire, tous attribués par les autorités à l’EI. Le plus meurtrier, le 10 octobre, avait tué 103 personnes devant la gare centrale d’Ankara alors qu’elles se rassemblaient pour participer à une manifestation pour la paix organisée par des organisations de gauche et pro-kurdes. Le 16 janvier, un autre attentat suicide, également attribué à l’EI par le gouvernement, avait visé un groupe de voyageurs allemands dans un quartier touristique d’Istanbul, tuant 11 d’entre eux.

Qu’en est-il de la piste kurde?

Depuis l’été dernier, la Turquie est également affectée par la reprise du conflit kurde. Des affrontements meurtriers opposent chaque jour les forces de sécurité aux partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Le PKK mène des attaques contre des convois militaires. La reprise de ces affrontements, après plus de deux ans de cessez-le-feu, a fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement en 2012 pour mettre un terme au conflit kurde, qui a fait plus de 40 000 morts depuis 1984.

La tension est vive depuis plusieurs jours à la frontière turco-syrienne, où l’artillerie d’Ankara bombarde des positions tenues par les milices kurdes de Syrie, qui ont profité de l’offensive des forces du régime de Damas dans la province d’Alep (nord), appuyées par les raids aériens russes, pour prendre le contrôle de nouveaux territoires. La Turquie accuse le Parti de l’union démocratique (PYD) et les Unités de protection du peuple (YPG), ses milices, d’être des organisations « terroristes » car proches du PKK.

Comment le pouvoir turc a-t-il réagi?

Malgré l’absence de revendication officielle, le président Recep Tayyip Erdogan a immédiatement promis de riposter: « Que l’on sache que la Turquie n’hésitera pas à recourir à tout moment, à tout endroit et en toute occasion à son droit à la légitime défense. » « Ceux qui ont perpétré et organisé cette attaque atroce qui a visé notre pays, notre grande nation et notre démocratie ne parviendront jamais à leur fin », a pour sa part promis le Premier ministre Ahmet Davutoglu.