La peine capitale a été prononcée hier vendredi, à l’aube, par le tribunal criminel près la cour d’Alger, à l’encontre de onze personnes mises en cause dans le double attentant contre le Conseil constitutionnel et le HCR le 11 décembre 2007. Parmi les condamnés, sept ont été jugés par contumace, dont, l’«émir» de l’Aqmi, Abdelmalek Droukdel.
Le verdict a été prononcé par le juge Belkharchi après plusieurs heures de plaidoiries qui ont vu près d’une dizaine d’avocats se succéder à la barre.
L’accusation a requis la peine capitale à l’encontre des mis en cause, treize au total, dont sept sont en fuite. Le parquet a axé son réquisitoire en se référant notamment sur les propos tenus par les mis en cause lors des différentes étapes de l’instruction. Pour le procureur de la République, «il s’agit d’une bande criminelle organisée ayant agi dans le but principal de semer la terreur et commettre des crimes contre les civils». Le représentant du ministère public, a cité à juste titre, l’attentat manqué contre l’ancien commissaire principal, chef de la police judiciaire de Boumerdès, Ali Badaoui, et l’attentat à Bouchaoui contre le bus transportant le personnel de Brown Root et Condor (BRC), filiale de l’américaine Halliburton et de Sonatrach, le 10 décembre 2006, qui a tué un ressortissant libanais et un Algérien.
Le groupe, qui agissait sous les ordres de l’«Emir» terroriste Abderrahmane Bouzegza, abattu en 2008, est également impliqué dans la planification d’un attentat contre l’Académie militaire de Cherchell et dans celui qui a ciblé un transport de travailleurs de la société SNC-Lavalin à Bouira, en décembre 2006 et qui a blessé un ressortissant canadien. Les mis en cause dans cette affaire sont Bakour Fouad, Bakour Lamine, Khouchane Youcef et Fettouche Tahar-Yacine. Le reste des condamnés à mort sont en fuite et ont été jugés par contumace.
Il s’agit de Boudiaf Rabah, Bourihane Kamel, Chaïbi Rabah, Gasmi Salah, Ghadbane Khamis, Abdelmoumène Rachid et Droudkel Abdelmalek. Il est à noter que les deux autres accusés présents au procès, à savoir Gzadri Ahmed et Miniya Mustapha Kamel, avaient été condamnés respectivement à 10 années et à 3 ans de réclusion criminelle. Lors de leurs auditions, les six mis en cause, en détention depuis cinq années, ont tous nié les charges retenues contre eux. Selon la même source, «les aveux rapportés dans les procès-verbaux de la police judiciaire et du juge instructeur ont eu lieu sous l’effet de la pression».
Des propos que le président du tribunal criminel a qualifié de «faux», arguant «qu’il s’agit là d’une stratégie mise en place par les mis en cause dans cette affaire». Les treize condamnés étaient poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation, notamment «adhésion à un groupe terroriste activant à l’intérieur et à l’extérieur du pays, homicide volontaire avec utilisation d’explosifs et atteinte à la sécurité et à l’unité du territoire national».
Cela étant, les poursuivis par la justice pour plusieurs chefs d’inculpation ont été jugés pour leur participation à l’attentat du 11 décembre 2007 contre le siège du Conseil constitutionnel qui avait fait 16 morts et 195 blessés et l’attentat qui a ciblé le jour même, le siège du HCR, et qui avait coûté la vie à 24 innocents et blessé 47 autres».
A. B.