Attaques électroniques, menaces sur nos frontières, L’Algérie doit développer son système de défense

Attaques électroniques, menaces sur nos frontières, L’Algérie doit développer son système de défense

La rencontre a été l’occasion de faire connaître au grand public la guerre du 21e siècle, à savoir la guerre électronique (GE) qui est utilisée pratiquement dans tous les domaines, militaire en particulier.

«Impact de l’utilisation de la nanotechnologie sur le système d’information et la guerre électronique», c’est autour de cette thématique méconnue et souvent très complexe, que les experts et spécialistes du domaine ont débattu hier au centre de presse du quotidien El Moudjahid. Animée par le docteur Farid Benyahia, PHD en relations internationales diplomatiques et spécialiste des N’tic, la rencontre a été l’occasion de faire connaître au grand public la guerre du 21e siècle, à savoir la guerre électronique (GE) qui est utilisée pratiquement dans tous les domaines, militaire en particulier. Pour le conférencier, la guerre électronique est une guerre de l’ombre par excellence. «La guerre électronique regroupe toutes les opérations permettant d’acquérir et de conserver la maîtrise du spectre électromagnétique. Son histoire est intimement liée à l’avancée technologique des armes anti-navires, et en particulier du missile à autodirecteur radar actif, et à vol rasant, qui a bouleversé les techniques de combat naval», a expliqué Benyahia. Il s’agit donc de toutes les opérations qui visent à acquérir la maîtrise du spectre électromagnétique. La guerre électronique se subdivise en trois branches : l’attaque, le soutien et la protection.

«L’attaque électronique consiste à empêcher l’adversaire d’utiliser le spectre électronique: il s’agit donc pour l’essentiel de mesures de brouillage de ses émissions et de mesures de leurrage ou d’intrusion», ajoute-t-il. L’Algérie est à la traîne dans ce domaine, malgré son statut de première puissance militaire en Afrique du Nord. Ceci dit, l’Algérie avec le système de renseignement actuel, ne peut pas faire face aux éventuelles attaques provenant des puissances étrangères. «Nous n’avons pas le choix, le monde a évolué ainsi et les faibles n’ont pas de place dans cette planète. Notre pays doit développer son système de défense. L’Algérie étant un pays émergent est la cible de plusieurs puissances, d’où la nécessité de mettre en place un système de défense fiable», dit le spécialiste, soulignant que l’Algérie «a toutes capacités, qu’elles soient humaines ou matérielles, pour rentrer dans cette guerre». Pourquoi alors l’Algérie est très en retard dans ce domaine ? L’orateur évoque le manque d’une volonté politique et une visibilité claire sur ce qui nous guette comme risques. «Il y a de grandes compétences algériennes qui se sont spécialisées dans le domaine et qui sont à la NCA américaine. A mon avis, il faut créer des institutions algériennes de ce genre pour profiter de cette richesse dont nous disposons», préconise-t-il. A cet effet, le docteur Benyahia plaide pour la création de think than, genre de réservoirs de réflexions qui nous permettra de mettre nos compétences au profit du pays. Le conférencier a donné l’exemple de l’Iran qui a franchi un pas considérable dans ce domaine, en mesure même de concurrencer la technologie militaire américaine.

3 millions d’utilisateurs de Facebook en Algérie

Les réseaux sociaux, Facebook, Twiter…sont de nouvelles formes de la guerre électronique. En Algérie, le nombre d’utilisateurs de ces réseaux sociaux explose, notamment avec le «tsunami» révolutionnaire qui a secoué le monde arabe. Le nombre d’Algériens ayant des comptes sur Facebook, à titre d’exemple a atteint les 3 millions, soit 8% du nombre de la population, selon Khouathra Salah Eddine, spécialiste des réseaux télécom.

En dépit de l’évolution du nombre d’utilisateurs de ce réseau social, l’Algérie ne réalise pas de record non plus au niveau régional, puisque en Tunisie à titre d’exemple, 25% de sa population estimée à moins 11 millions, ont des compte sur Facebook. Les Algériens, une fois devant leur micro, ne sont pas à l’abri en raison des campagnes de «propagandes et de manipulations» orchestrées par des parties inconnues. L’appel à l’insurrection en Algérie lancée le 17 septembre dernier n’est qu’un exemple concret de ces attaques qui menacent de plus en plus l’Algérie. Contrairement à d’autres pays qui ont connu des révoltes populaires, ajoute-t-il, les internautes algériens ne sont pas des producteurs d’information sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, les facebookers algériens ne s’intéressent qu’aux sujets culturels.

Par Hocine Larabi