Dimanche, aux environs de 21 heures, un groupe terroriste composé d’une vingtaine d’éléments, et lourdement armé, a attaqué le poste avancé des patriotes chargés de la sécurisation du gazoduc Hassi R’mel-Dellys, situé à la périphérie du village Rhamnia, relevant de la commune de Djebbahia, aux frontières avec la commune d’Aïn Turk et à 10 kilomètres au nord-ouest de Bouira, apprend-on de sources sécuritaires.
Cette attaque terroriste qui a coûté la vie à deux patriotes et des blessures à sept autres, dont deux dans un état grave, aurait été plus meurtrière, n’était la vigilance des braves patriotes qui avaient, dès les premiers instants de cette attaque, pu s’éparpiller et s’organiser d’une manière intelligente, en repoussant les attaques des terroristes qui avaient cerné tout le périmètre et utilisé différentes armes pour venir à bout de la quinzaine de patriotes qui étaient en garde, dans ce poste avancé. Hier, au niveau de l’hôpital, l’un des patriotes blessés, Mokhtar.
F. qui était touché d’une balle au pied mais qui était hors de danger, relatait les faits. «Nous étions avec mes collègues dans notre chambre qui fait office de dortoir, en train de discuter quand, aux environs de 21 heures, les premières balles ont crépité sur le mur avec, en même temps, des cris “Allah Akbar”. À ces cris, nous avons vite compris qu’il s’agissait d’une attaque terroriste. Immédiatement après ces tirs, mon premier réflexe était de saisir le poste radio pour alerter le détachement puis, couché à plat ventre et avançant vers la porte pour essayer de comprendre ce qui se passait. C’est à ce moment-là que notre collègue Fateh, que Dieu ait son âme, s’est précipité malgré nos mises en garde vers l’extérieur où il fut touché mortellement».
Mokhtar racontera que juste après les premières détonations de balles, une explosion a fait voler en éclats, la guérite principale, puis quelques minutes plus tard, ce fut le toit de sa chambre qui a sauté à son tour. «Ils ont utilisé toutes sortes d’armes et même des grenades. Ma propre chambre a volé en éclats avec ces grenades lancées par des terroristes qui étaient très proches et lourdement armés» dira Mokhtar avant d’ajouter : «A chaque fois que nous ripostions, les terroristes reculaient et c’est cela qui nous a permis de survivre et de les contenir pendant près d’une heure, jusqu’à l’arrivée des renforts de nos camardes».

Des renforts dépêchés depuis la commune limitrophe d’Ain Hdjar où est stationné le détachement de ces patriotes, soit à quelques 10 kilomètres des lieux. Hier, au niveau de l’hôpital Mohamed Boudiaf où des dizaines de proches et autres collègues des patriotes blessés ou morts affluaient, le chef de détachement qui était également présent, nous racontait comment, juste après l’appel de son agent, il s’est dépêché avec les militaires à bord des voitures Toyota pour venir en aide au poste avancé. «Nous avons emprunté la voie de l’autoroute pour éviter toute mauvaise surprise mais même avec cette option, dès notre arrivée sur les lieux, nous étions accueillis par des coups de feu tirés par ces terroristes qui nous attendaient », dira presque en pleurs, ce chef de détachement qui rappelle que le jeune Fateh, âgé de 27 ans, venait juste de se marier il y a moins d’un mois.
Mokhtar qui était blessé mais très conscient, guidait avec son téléphone son chef de détachement et les militaires en leur indiquant le lieu d’où ils pouvaient s’approcher sans tomber nez à nez avec les terroristes. C’est ainsi qu’après près d’une heure de résistance héroïque par ces vaillants patriotes, le groupe terroriste qui était visiblement très armé et dont l’objectif avéré était l’extermination de tous les patriotes qui étaient dans ce poste avancé, était poussé à la retraite en emportant ses morts et ses blessés.
Des morts parmi les terroristes, il y en avait au moins un, car d’après Mokhtar, son collègue qui était dans la guérite et qui a survécu à l’explosion, aurait tué à bout portant un terroriste qui était à trois mètres de lui. Hier dans la matinée, alors que tous les patriotes qui avaient survécu à l’attaque, croyaient que les terroristes avaient emporté avec eux l’un de leur collègue, en l’occurrence Djaafer D. ; ce dernier a été retrouvé non loin du poste, mais malheureusement mort, touché par une balle pendant l’accrochage. A la question de savoir si les militaires avaient retrouvé sur le périmètre, les corps de terroristes tués lors de cette attaque ou non, le chef de détachement nous dira que l’opération de ratissage et la recherche du groupe terroriste relève exclusivement de l’armée, celle-ci est pour le moment sur les lieux. En tout cas, selon des recoupements, le groupe terroriste auteur de cette attaque et au regard des armes utilisées : des armes de guerre avec des RPJ7 et autres armes automatiques, ajoutées aux grenades, serait le même groupe terroriste qui rôdait dans la région de M’chédallah au mois d’octobre dernier et dont les témoins indiquaient qu’il serait composé de différentes nationalités
. Pour rappel, le gazoduc Hassi R’mel-Dellys a fait par le passé l’objet de plusieurs actes de sabotage par les terroristes dont le dernier en date au niveau de cette localité de Rhamnia remonte à novembre 2011, alors que le poste de garde lui-même a fait l’objet d’une attaque terroriste au mois d’août dernier, avec des tirs de «hebheb» (sorte de mortier artisanal) sur la guérite, qui ont causé des blessures légères à un patriote.
H. M.