Le Maroc et la Tunisie ont dénoncé l’attaque qui a ciblé jeudi le Consulat d’Algérie à Gao (nord du Mali) et exprimé leur solidarité avec le peuple algérien ainsi qu’avec les personnes enlevées et leurs familles.
Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Saad Dine El Otmani, a dénoncé cet acte perpétré par «un groupe non identifié» contre le Consulat d’Algérie et l’enlèvement de sept diplomates travaillant au Consulat. Saad Dine El Otmani a exprimé la solidarité du Maroc avec le peuple algérien ainsi qu’avec les personnes enlevées et leurs familles et appelé à garantir leur intégrité physique et à assurer leur retour auprès des leurs en toute sécurité. Il a indiqué avoir contacté, dès l’annonce de l’incident, son homologue algérien, Mourad Medelci, pour lui exprimer la solidarité du Maroc avec le peuple algérien ainsi qu’avec les victimes et leurs familles en cette épreuve. M. Otmani a indiqué que «les problèmes du Mali ne peuvent être résolus qu’à travers le dialogue, la compréhension et les voies pacifiques». Pour sa part, le ministère tunisien des Affaires étrangères a condamné, vendredi, l’attaque du Consulat algérien à Gao par «un groupe non identifié» et l’enlèvement du consul et de membres de la mission diplomatique qui ont été conduits vers une destination inconnue. Dans son communiqué, le ministère a souligné qu’«un tel acte est contraire aux coutumes internationales et aux deux conventions de Vienne», appelant toutes les parties concernées à «faire preuve de pondération, de rigueur, et à faire prévaloir la voie du dialogue pour libérer les diplomates algériens dans les proches délais tout en veillant à préserver leur dignité physique et morale».
Gacem H.
Medelci :
«Aucune revendication» enregistrée
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué samedi qu’«aucune revendication» n’a été enregistrée au sujet des diplomates algériens enlevés au Mali. «Nous n’avons toujours pas enregistré, jusqu’à présent, de revendications de l’enlèvement de nos diplomates à Gao (Mali)», a affirmé M. Medelci dans une déclaration à l’APS. «La cellule de crise que nous avons mis en place, suit en permanence les développements liés à cette affaire dont le traitement impose, comme vous le savez, beaucoup de discrétion», a-t-il ajouté avant de rappeler que «le gouvernement s’est engagé à tout mettre en œuvre pour le rapatriement de nos compatriotes». A la question de savoir quelle a été la réaction de l’Algérie sur la proclamation d’un Etat indépendant par le MNLA, au Nord Mali, M. Medelci a déclaré que «la position de l’Algérie est constante. A l’instar de la communauté internationale, nous nous sommes prononcés pour la préservation de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali». «S’agissant de la crise malienne, a-t-il poursuivi, l’Algérie qui a condamné avec vigueur le coup d’Etat militaire, encourage les efforts actuels en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, la mise en place d’un gouvernement légitime et l’ouverture d’un dialogue entre tous les Maliens pour trouver une solution à la question du Nord qui préserve l’unité territoriale du pays et les intérêts supérieurs de son peuple». Les sept diplomates algériens, le Consul et six de ses collaborateurs, ont été enlevés, rappelle-t-on, jeudi à Gao, par un groupe armé non identifié et conduit vers une destination inconnue. Les familles des diplomates, pour leur part, ont été évacuées vendredi via Bordj Badji Mokhtar par un avion des forces aériennes. Une ressortissante française qui travaillait à l’agence de l’Unicef et qui s’était réfugiée au Consulat d’Algérie à Gao a été évacuée sur le même vol.
H. Y.