Attaque de Louisa Hanoune contre le MAK : Des militants de la région indignés

Attaque de Louisa Hanoune contre le MAK : Des militants de la région indignés

“Cette manœuvre grotesque ne peut que conforter l’idée que la Kabylie est au centre de diverses manipulations sordides”, affirment ces militants qui refusent que la Kabylie soit ainsi “déshonorée et instrumentalisée à des fins inavouées”.

La récente attaque de Louisa Hanoune contre le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), que préside Bouaziz Aït Chebib, a soulevé une vive indignation dans la région. Ainsi, l’accusation proférée par Mme Hanoune, selon laquelle elle n’exclut pas l’implication de ce mouvement dans l’enlèvement puis l’assassinat d’Hervé Gourdel, a fait réagir un groupe de militants qui ont vu dans cette attaque “une manière de stigmatiser la Kabylie”.

Idir Ounoughene, Hamou Boumedine, Mouloud Lounaouci, Ahmed Aït Bachir, Hocine Redjala, Nafaa Kirèche, Mohand-Larvi Tayeb et Azrou Loukad, entre autres militants qui n’appartiennent pas tous au MAK, estiment que “c’est dans un climat de consternation et de tristesse vécu par la Kabylie suite à l’horrible assassinat d’Hervé Gourdel, que nous avons pris connaissance, avec stupéfaction et indignation, des propos tenus par Mme Louisa Hanoune”.

Ces militants considèrent que le soutien de Louisa Hanoune au régime en place étant avéré et indiscutable, “c’est la Kabylie qui est visée à travers cette accusation”. “Il y a une volonté politique manifeste de lui faire porter (à la Kabylie, ndlr) la responsabilité de cet acte abject, alors que celui-ci est, à l’évidence, le résultat d’une politique algérienne menée depuis des décennies, faite de renoncement et de réconciliation avec l’idéologie islamiste”, analysent-ils.

Ils ont rappelé que la région “a toujours été le bastion des idées de liberté, de laïcité et de résistance à cette politique, et que toutes les organisations politiques nées en terre kabyle se sont toutes inscrites dans une démarche de lutte politique démocratique et pacifique, le MAK compris”. Le même groupe de militants s’est interrogé sur les positions de Hanoune, qui a ainsi “disculpé le terrorisme islamiste”, allant “jusqu’à remettre en cause la revendication authentifiée du groupe affilié à Daech dans cet assassinat”.

Ils ont ajouté qu’elle a désigné “à l’opinion nationale et internationale la Kabylie et les Kabyles comme boucs émissaires”. Ils s’interrogent aussi sur le silence de Louisa Hanoune quant “aux nombreux enlèvements suivis parfois de meurtres de Kabyles”. Le document interroge Louisa Hanoune “sur les décideurs, ses alliés, qui n’ont pas eu la réponse d’envergure qui convenait après la mort de nombreux militaires dans la même zone géographique”. “Pourquoi maintient-on des poches terroristes en Kabylie créant ainsi un appel d’air à tous les terroristes algériens et d’ailleurs, alors que notre région s’est toujours distinguée par son refus de l’islamisme ?”, s’interrogent, par ailleurs, les signataires de la déclaration. “Cette manœuvre grotesque ne peut que conforter l’idée que la Kabylie est au centre de diverses manipulations sordides”, affirment ces militants, en indiquant que “nous Kabyles, autonomistes ou non, adhérents au MAK ou non, ne pouvons tolérer que la Kabylie soit ainsi déshonorée et instrumentalisée à des fins inavouées. Les manœuvres obscures, qui sont orchestrées aujourd’hui contre notre région, nous commandent de faire preuve d’une extrême vigilance à l’effet de déjouer tout entraînement vers la violence”, concluent-ils.