Le fait que l’Algérie, de par sa proximité avec un Mali en guerre, soit concernée par la lutte antiterroriste n’est plus à prouver. L’attaque du site gazier à In Amenas, dont le bilan a été assez lourd, incite l’Algérie à plus de précautions et de vigilance, surtout qu’on connaît la haine de certains groupes terroristes à son égard.
Cette attaque mènera aussi les autorités à revoir le mode de sécurisation des infrastructures pétrolières et gazières, les « mamelles » de l’économie algérienne.
Le fait que les terrorises aient pu, selon des témoins, pénétrer dans la base de vie et l’usine, avec une facilité déconcertante, nous incite à nous poser moult questions auxquelles, seule une enquête diligentée est en mesure d’éclaircir.
Mais des éléments de réponses collectées par-ci et par-là, révèlent des failles et des négligences auxquelles, il faut y remédier non seulement sur le site d’In Amenas, mais aussi dans les autres sites implantés au Sud algérien.
La négligence la plus flagrante est certainement que la sécurité ne soit pas renforcée en dépit de la menace qui visait l’Algérie et qui a été confirmée. Là-dessus, un responsable à la Sonatrach a révélé à la presse nationale que la responsabilité des autorités algériennes n’est pas aussi grande qu’on a tendance à le croire.
La sécurité interne du site qui, selon le contrat qui lie Sonatrach et British petroleum, devait être assurée par les britanniques, ce qui n’a pas été le cas. La source aurait affirmé que les services de sécurité de la wilaya d’Illizi avaient proposé à la société en charge de la sécurité, de renforcer le dispositif par des éléments algériens.
Le responsable aurait refusé arguant que la sécurité interne et bien assurée. Or nous savons de sources sûres que les gendarmes ont pu faire face à l’attaque des terroristes contre le bus transportant des ressortissants étrangers. Les assaillants n’auraient pas pensé à occuper la base de vie, qu’après l’échec de leur première entreprise.
De ce fait, l’Algérie qui a fait face seule à cette attaque en prenant le risque de s’attirer les foudres des capitales du monde -le cas du Japon est significatif-, devrait penser à imposer ses procédés et ses visions en matière de sécurité, puisque il y va de sa sécurité ainsi que de son économie.
L’autre fait, aussi rapporté par la presse, en citant des témoins et des travailleurs algériens et étrangers, est la complicité de quelques personnes exerçant sur le site gazier dans cette attaque terroriste.
Des otages libérés ont exprimé tout leur étonnement quant à la maîtrise de la géographie du site que possédaient les assaillants. Les déplacements d’un point à un autre de ces derniers, se faisaient en toute assurance et tranquillité. Une donne qui ne sera sûrement pas mentionnée dans le rapport des enquêteurs.
Les armes dont disposaient les groupes terroristes qui jurent par tous les dieux à desta- biliser l’Algérie, incitent également les autorités algériennes a doubler d’efforts pour contrecarrer ce genre d’attaque. En effet, dans l’attaque d’In Amenas, les forces de sécurités, la presse et tous ceux qui ont suivi de près ou de loin les opérations, on été surpris par la technologie et l’armement sophistiqué.
Les terroristes ont même utilisé des colliers explosifs qu’ils ont fait porter aux otages. Rappelons que le site a été également miné, ce qui dénote une force de frappe et une détermination assez redoutables des groupes terroristes.L’attaque d’In Amenas est, c’est vrai, un épisode noir dans l’histoire de l’Algérie, mais elle a amené, c’est aussi vrai, sont lot de leçons.
Hamid Fekhart