L’Algérie est en quarts de finales. Les poulains de Rabah Saâdane ont réussi le pari, malgré un début difficile, à la suite de la lourde défaite contre le Malawi par trois buts à zéro.
Ce n’est pas de ce match qu’on va parler, mais d’une chose importante dans le football : l’attaque. Les camarades de Ziani n’ont inscrit qu’un seul but dans les trois matches qu’ils ont joués face respectivement au Malawi, le Mali et le pays hôte l’Angola.
Cela nous a fait rappeler la Squadra Azzura de 1982, en coupe du monde quand elle s’est qualifiée aux quarts de finale en ne marquant qu’un seul but.
Il faut signaler aussi que le seul but qu’ont marqué les Fennecs, ce fut grâce à un défenseur, en l’occurrence, Rafik Halliche. La question qui se pose : pourquoi les attaquants n’ont pas pu trouver le chemin des filets des gardiens adverses ?
Ghezzal comme Cherrad en 2004
Pour répondre à la question, il faudrait revenir au match du Mali et de la première période contre l’Angola, pour avoir des réponses et comprendre pourquoi la ligne d’attaque algérienne n’a pas craché le feu ?
Lors de ces deux matches, l’entraîneur national a mis en place un schéma tactique avec un 4-5-1, une stratégie de jeu pour jouer plus avec des contres, ce qui n’a pas permis à l’avant-centre des Verts, Abdelkader Ghezzal, de briller, puisque durant ces deux rencontres il n’a pas reçu beaucoup de ballons des milieux de terrain, qui ont passé pratiquement tout le temps à défendre.
Ce scénario nous a fait rappeler celui de 2004 quand Cherrad était, lui aussi, seul en attaque. Ce jour-là, Cherrad avait déclaré qu’il a trop souffert tout seul. Donc, Sâadane doit trouver une solution pour le match des quarts de finale pour que Ghezzal soit épaulé par un autre joueur.
Ziaya, la déception
Lors des éliminatoires, l’Algérie a souvent joué avec deux joueurs en pointe. L’absence d’un grand avant- centre se fait ressentie lors de cette CAN. Dans l’effectif qu’il a, Rabah Saâdane n’a pas beaucoup de choix, puisqu’il y a une seule possibilité, c’est l’avant-centre sétifien, Abdelmalek Ziaya, que Saâdane hésite souvent à le faire rentrer.
L’entraîneur national a vu sûrement juste, car le meilleur buteur de la coupe de la CAF ne montre pas, lors des entraînements, qu’il est capable de jouer avec l’attaquant de Sienne, ce qui a obligé Sâadane à jouer avec un seul attaquant.
Vivement le retour de Djebbour
Dans le monde du football, on dit que les meilleurs entraîneurs sont les supporters. Lors de cette CAN, le public algérien a ressentis l’absence d’un vrai avant-centre qui pèse sur la défense, comme ce fut le cas lors des éliminatoires de la Coupe du monde. Tout le monde est unanime à dire que le grand absent dans cette CAN, c’est l’avant-centre de l’AEK Athènes, Rafik Djebbour, qui, il faut le dire, a un poids dans cette équipe.
C’est vraiment dommage qu ce joueur a raté cette CAN car s’il était présent, on aurait peut-être gagné tous nos matchs du premier tour de cette CAN et Ghezzal n’aurait pas été Isolé. Rabah Saâdane trouvera certainement la solution pour régler ce problème en montant d’un cran Matmour, pour aider l’attaquant de Sienne. Lors de l’entretien que nous a accordé Robert Nouzaret, ce dernier nous a fait savoir que les Fennecs doivent jouer avec des contres contre la Côte d’Ivoire en faisant le surnombre en attaque pour déstabiliser le compartiment défensif ivoirien. Une chose est sûre, Saâdane saura ce qu’il doit faire pour battre les Eléphants de la Côte d’Ivoire.
L’EN dans la peau d’un mondialiste
La sélection algérienne a donc réussi son coup en se qualifiant aux quarts de finale de cette 27e édition de la Coupe d’Afrique des nations, elle a pu le faire à la faveur d’un nul et d’une victoire le tout en ne marquant qu’un seul mais très bénéfique but face aux malheureux Aigles du Mali.
Ce fut certes laborieux, mais pour un team qui venait de se qualifier à un Mondial au terme d’un parcours très fatigant, on ne peut que se féliciter, d’autant qu’on a encore un parcours qui nous attend durant cette CAN mais aussi avant le Mondial, une compétition internationale que les Verts vont aborder plus décidés que jamais à épater le monde, l’opération séduction a même commencé ici en Angola.
Les medias sous le charme
Il ne passe pas un jour ici à Luanda sans que l’EN attise la convoitise des medias présents en force lors de cette CAN, tout le monde veut approcher les Fennecs, quelques journalistes européens sont même venus spécialement pour couvrir les activités des hommes de Saâdane, la qualification historique des Verts au Mondial sud-africain n’est donc pas passée inaperçue, de grand journaux comme l’Equipe ou encore France Football, et même des organes de presse portugais, anglais et sud-africain ont dépêché à Luanda des reporters dont la principale mission est de découvrir cette équipe algérienne, sur laquelle tout le monde dit beaucoup de bien.
Ainsi, tout les intéresse, de l’entrainement aux déplacements en passant par la vie quotidienne et surtout les rencontres, ils ne ratent rien de ce que font les coéquipiers de Ziani, ils n’hésitent pas à se rapprocher de nous pour nous demander des nouvelles de l’équipe, de Bezzaz, s’il va mieux, de Saâdane, s’il arrive à contrôler son groupe, ou même de l’équipe, s’il elle est sortie faire la fête après sa qualif’, tout est passé au crible, au point où l’on se croirait déjà arrivés au Mondial.
L’attraction de la CAN
On s’attendait à voir les journalistes venus couvrir la CAN s’intéresser de près aux Ivoiriens de Drogba, aux Camerounais d’Eto’o ou même au pays organisateur mais on a pu voir une toute autre réalité ici sur place, nous-mêmes on a été surpris par cet intérêt inégalable montré pour notre sélection, il suffit d’assister à la sortie des joueurs et de leur passage à la zone mixte, ou encore lors de la conférence de presse pour s’en rendre compte, les objectifs des caméras sont tous tournés vers les Yebda, Meghni et autres stars algériennes et lundi dernier par exemple, on a même vu des journalistes ignorer les éléments des Palancas Negras qualifiés eux aussi au prochain tour pour tenter de décrocher une interview avec un joueur algérien. Des constats qui ne trompent pas, les Verts sont bel et bien l’attraction de cette CAN 2010.
Une démonstration de force sur le terrain
Ayant mal débuté cette CAN, l’on croyait le rêve d’aller loin dans cette compétition continentale effondré, mais Halliche a su montrer le chemin à l’EN en la plaçant en quarts grâce à son but face au Mali, la sélection algérienne a su monter en puissance match après match, et cela est à mettre à son actif, le niveau très modeste affiché lors du premier test face au Malawi n’a pas découragé pour autant les Verts qui se sont vite remobilisés, pour griller la politesse aux Maliens puis d’accrocher l’Angola jusqu’à lors auteur de six réalisations, un exploit plus que révélateur sur la dimension prise par cette équipe pourtant jeune, elle a gagné en maturité et arrive désormais à inquiéter les plus combattifs de ses adversaires, il faut dire que la première mi-temps réalisée face à l’Angola a séduit plu d’un observateur, certains sont quasiment tombés sous le charme de cette équipe comparée à l’Italie et même à la Grèce, un jeu des plus réalistes et une réussite qui laisse entrevoir un avenir rose, en Afrique du Sud, et peut être même ici.
La façon de jouer de l’équipe était plus organisée, avec un certain équilibre, certes en attaque il nous manque ce petit tranchant qui pourrait faire la différence, mais la prestation des Fennecs a redonné vie à ses amoureux et séduit quelques techniciens. « Là, votre équipe a vraiment épaté, au vu de la première mi-temps que vous avez jouée, je peux vous affirmer que la Côte d’Ivoire peut sérieusement s’inquiéter, elle aura en face une équipe résistante et conquérante, ça promet, en tout cas, une belle partie», nous a déclaré le technicien français Claude Leroy à l’issue de la partie face à l’Angola.
L’EN semble donc réussir sa grande répétition avant le Mondial, la qualification aux quarts de finale est déjà un exploit, elle a joué trois rencontres de préparation pour bien attaquer l’été prochain le Mondial, ce qui peut être un sérieux avantage en sa possession par rapport à ses prochains concurrents et ce sur tous les plans. Les Verts sont mûrs et vaccinés et prêts (ou presque) pour le Mondial, alors vivement le mois de juin !
S. M. A. et K. H.