ASTA: une institution pour concourir au développement des sciences et de leurs applications en Algérie

ASTA: une institution pour concourir au développement des sciences et de leurs applications en Algérie

L’Académie des sciences et technologies d’Algérie (ASTA), en tant que plus haute autorité scientifique du pays, a pour mission de concourir au développement des sciences et de leurs applications en Algérie et de conseiller aussi les autorités gouvernementales, a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, Tahar Hadjar.

« En tant que plus haute autorité scientifique du pays, cette institution a pour mission de concourir au développement des sciences et de leurs applications, de conseiller les autorités gouvernementales dans ce domaine vital et de servir d’interface avec les instances scientifiques internationales », a indiqué M.Hadjar dans un entretien accordé à l’APS au lendemain de l’adoption de la liste des membres fondateurs de l’ASTA par le Conseil des ministres.

Rappelant que le processus de réalisation de l’Académie, entamé il y a quelques mois, vient d’aboutir à la mise en place de son noyau fondateur, le ministre a souligné que « la création de cette institution a été motivée par le niveau de développement de l’activité scientifique atteint, après les résultats probants enregistrés sur le double plan de la formation de l’élite nationale, et de la réalisation d’institutions d’enseignement et de recherche ».

En ce sens, le ministre a fait observer que tous les indicateurs avaient montré que l’élite algérienne exerçant dans le pays et à l’étranger était « la plus consistante du continent africain et du Monde arabe », mais, a-t-il relevé, elle était en « attente » d’une représentation nécessaire à son expression et à sa visibilité dans le monde.

C’est ainsi qu’un comité de suivi a été institué pour accompagner le processus de création de cette institution scientifique, a-t-il expliqué.

Le comité regroupe, en plus du secteur de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les représentants de onze (11) autres départements ministériels, à savoir les ministères de l’Industrie et des Mines, de l’Energie, de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, des Transports, de la Défense nationale, de l’Habitat, des Travaux publics, de l’Agriculture, des Ressources en eau, de la Santé et de la Pêche.

Ce comité a pris en charge l’étude prospective sur les motivations, la structuration, les supports et la faisabilité de l’Académie, avec la contribution de l’Académie des sciences française et de quelques scientifiques algériens établis à l’étranger, a précisé M. Hadjar.

Missions de l’ASTA: contribuer au progrès et aider à la prise de décision

Evoquant le rôle et les attributions de l’Académie, le ministre a précisé qu’elle assure la couverture des grands domaines des sciences retenus, à savoir les sciences et les technologies, les sciences de la vie et de la nature, les mathématiques, l’informatique, les sciences de la terre et l’univers, les sciences médicales, la physique, la chimie.

Dans le même sens, le ministre a indiqué que les missions de l’Académie, en tant qu’ »institution autonome de l’excellence nationale » visent à contribuer au progrès des sciences et des technologies et de leurs applications, promouvoir et impulser l’enseignement des sciences et des technologies et assumer un rôle d’expertise et de conseil en aidant les Pouvoirs publics à la prise de décision en matière de choix stratégiques d’ordre scientifique et technologique.

L’Académie aura aussi pour mission d’encourager la culture scientifique à travers la diffusion et la publication des résultats de la recherche scientifique et du développement technologique, ainsi que la participation aux débats scientifiques sur les grands thèmes avec les chercheurs et les différentes composantes de la société et aussi favoriser les échanges et la coopération avec les instances scientifiques internationales de haut niveau, a-t-il ajouté.

Pour ce qui est de la composante de l’Académie, 46 membres formeront le noyau fondateur dans un premier temps, pour atteindre 200 membres, six années plus tard. Ces membres sont choisis de manière rigoureuse par un jury scientifique international, selon le ministre.

En ce sens et c’est en application de son règlement intérieur, que le jury international a examiné les dossiers de 364 candidats parmi les technologues et les scientifiques, dont il a retenu 46 membres qui composent actuellement le noyau fondateur de l’Académie, a expliqué M. Hadjar.

Quarante (40) membres exercent dans les différents établissements universitaires nationaux et les six (06) restants viennent de la communauté algérienne résidant à l’étranger, parmi ceux qui ont contribué à l’effort scientifique national.

Selon le ministre, l’élément féminin est représenté dans cette institution à hauteur de 25%, soit avec 11 membres.

« C’est un taux supérieur à ce qui existe dans des pays avancés, comme la France », a-t-il fait observer.

M. Hadjar a relevé en outre que la moyenne d’âge de la composante du noyau fondateur de l’ASTA est « jeune » comparativement aux autres académies, puisqu’elle se situe autour de 57 ans, précisant que l’âge des membres varie entre 38 et 72 ans.

Pour ce qui est de la répartition des 40 membres, ces derniers exercent dans les établissements universitaires et de recherche nationaux, à savoir, l’Université des sciences et technologie Houari Boumediene (USTHB, 10 membres), les universités de Constantine-1 (04), d’Annaba (04), d’Oran (02), de Tlemcen (02), de Sidi Bel Abbès (02), d’Alger-1 (01), de Biskra (01), de Khenchela (01), de Mascara (01), de Skikda (01), de Boumerdès (01), de Guelma (01), du Centre de recherche en technologies avancées (CDTA, 01), du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER, 01), de l’Institut Pasteur (01), du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG, 01), de l’Ecole polytechnique d’Alger (03) et du Centre de recherche de Sonatrach (01).

La désignation de ce noyau fondateur a été « rigoureuse et laborieuse », selon le ministre, relevant que cette opération a connu plusieurs étapes, à commencer par la constitution du jury international ayant examiné les dossiers qui lui ont été soumis lors de séances de travail, lesquelles ont duré un mois.

Par la suite, des séances de délibérations ont eu lieu durant trois jours à Alger et se sont déroulées sous formes de plénières pour déterminer les critères d’examen et d’organisation des candidatures et ensuite sous forme de groupes de travail pour comparer les dossiers des candidats qui appartiennent à la même spécialité, sur la base des mêmes critères d’évaluation.

« Le jury international était composé de 12 académiciens, issus de six prestigieuses académies dans le monde », a encore souligné M. Hadjar.

Il s’agit de l’Académie des sciences de France, l’Académie des technologies de France, l’Académie des sciences des Etats-Unis d’Amérique, l’Académie royale de Grande-Bretagne, l’Académie royale de Suède et l’Académie d’Allemagne.

Selon M. Hadjar, les autres membres de l’ASTA seront admis par leurs pairs, à raison de 25 membres par an, jusqu’à atteindre un nombre total de 200 membres, et ce « pour préserver le haut niveau scientifique de l’institution », a-t-il dit.

« Pour permettre un bon fonctionnement ultérieur à ce noyau fondateur, un équilibre de représentativité par discipline est nécessaire, soit au minimum trois membres par domaine scientifique et au minimum huit technologues, sont jugés obligatoires », a ajouté le ministre.

Le Conseil des ministres, réuni mercredi sous la présidence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait approuvé la liste des 46 membres fondateurs de l’ASTA.

Cette institution résulte d’une directive du président de la République « mûrie avec le concours d’institutions scientifiques étrangères de grande renommée, et créée en mars dernier », selon un communiqué du Conseil des ministres.

Commentant ce dossier, le président Bouteflika avait indiqué, lors du Conseil des ministres, que « l’Algérie qui investit tant dans l’éducation et la formation de ses enfants ainsi que dans la recherche scientifique attend des compétences nationales siégeant dans cette Académie, de faire avancer davantage encore le pays sur la voie des sciences et des technologies, véritables atouts d’un développement puissant dans tous les domaines ».

Liste des 46 membres du noyau fondateur de l’ASTA

Voici la liste nominative des 46 membres du noyau fondateur de l’Académie algérienne des sciences et des technologies (ASTA), approuvée mercredi dernier par le Conseil des ministres.

Parmi les 46 membres de cette académie, sélectionnés sur les 366 candidats universitaires et chercheurs représentant plusieurs spécialités des sciences et des technologies, on retrouve 11 femmes et 6 chercheurs issus de la communauté algérienne établie à l’étranger.

Liste des 46 membres fondateurs:

Abdellaoui Boumediene (mathématique) – 40 ans

Khelladi Abdelkader (mathématique) – 71 ans

Mezerdi Brahim (mathématique) – 55 ans

Touaoula Mohamed Tarik (mathématique) – 39 ans

Belbachir Mohamed (chimie) – 66 ans-

Benali Cherif Nourredine (chimie) – 58 ans

Benyache Fadila, (chimie) – 63 ans

Benayache Samir (chimie) – 63 ans

Allab Yaker Malika (physique) – 73 ans

Bouhafs Bachir (physique) – 51 ans

Khenata Rabah (physique) – 48 ans

Meftah Ali (physique) – 59 ans

Tribeche Mouloud (physique) – 47 ans

Triki Houria (physique) – 45 ans

Bouchaffra DJamel (informatique) -52 ans

Boufaida Mahmoud (informatique) -59 ans

Drias Zerkaoui Habiba (informatique) -58 ans

Belouchrani Adel (sciences de l’ingénieur) – 48 ans

Hamdaoui Oualid (sciences de l’ingénieur) – 43 ans

Mameri Nabil (sciences de l’ingénieur) – 57 ans

Tilmatine Amar (sciences de l’ingénieur) – 51 ans

Benouar Djilali (sciences de la terre et de l’univers) -63 ans

Derder Mohamed El Messaoud (sciences de la terre et de l’univers) -57 ans

Ouzegane Khadidja, (sciences de la terre et de l’univers) -55 ans

Bouchenak Malika (sciences de la vie et de la nature) – 62 ans

Kara Mohamed Hichem, (sciences de la vie et de la nature) – 48 ans

Laraba Djebari Fatima (sciences de la vie et de la nature) – 66 ans

Samraoui Boudjema (sciences de la vie et de la nature) – 59 ans

Soltani Noureddine (sciences de la vie et de la nature) – 64 ans

Touil Boukoffa Chafia (sciences de la vie et de la nature) – 59 ans

Boulahbal Fadila (sciences médicales) – 74 ans

Harrat Zoubir (sciences médicales) – 59 ans

Allia Khedidja (chemical engineering) – 67 ans

Belhamel Maiouf (sciences de l’ingénieur) – 65 ans

Benabbas Kaghouche Samia (urbanisme) -53 ans

Berkouk El Madjid (sciences de l’ingénieur) – 46 ans

Khodja Mohamed (génie des procèdes) -57 ans

Lounis Azzedine (génie des matériaux) -62 ans

Nour Abdelkader (mécanique) – 60 ans

Yamani Ahmed (électronique) – 58 ans

Candidats retenus de la diaspora

Amara Mohamed (mathématique) – 62 ans

Bousseksou Azzdine (chimie) – 51 ans

Djebbar Ahmed (mathématique) – 71 ans

Meghraoui Mustapha (sciences de la terre et de l’univers) -59 ans

Tadjeddine Abderrahmane (physique)- 71 ans

Yalaoui Farouk (technologie)- 43 ans

Liste du jury scientifique international :

Catherine Brechignac (France)

François Guinot (France)

Franck Richter (USA)

Joel Cohen (USA)

Margaret Buckingham (Royaume-Uni)

Detlev Gantent (Allemagne)

Magnus Breidne (Suède)

Erol Gelenbe (Royaume-Uni)-

Alain Bravo (France)

Daniel Riquier (France)

Robert Guillaumont (France)

Jean-Pierre Kahane (France).