La compagnie Générale assurance méditerranéenne (GAM) tente de redorer son blason, entaché par une gestion chaotique qui avait prévalu avant son rachat par le groupe financier Emerging Capital Partners (ECP).
Son directeur général, Arnaud Sassi, a assuré hier, devant un parterre de journalistes, lors d’une conférence de presse qu’il a animée à la Maison de la presse Tahar Djaout, que « la nouvelle GAM » n’avait rien à voir avec l’entreprise boiteuse reprise par ECP. Les nouveaux propriétaires avaient fait un pari risqué en héritant des dettes de la GAM auprès de l’Etat, des autres compagnies et des clients. Quelque 120 000 dossiers d’indemnisation traînaient encore dans les tiroirs de cette agence en 2007. M. Sassi reste cependant confiant tout en signalant qu’environ 85 000 de ces dossiers ont été réglés. « Rattraper quatre années de passif, ça prend du temps », note-il. La GAM évolue actuellement sur des bases plus saines, a-t-il soutenu.
Les nouveaux actionnaires, a-t-il poursuivi, croient en l’avenir du marché algérien. Il en veut pour preuve les 15 millions d’euros déjà injectés afin d’assainir la situation financière de l’entreprise et le recrutement massif pour ramener l’effectif à 700 collaborateurs répartis sur les 280 points de vente à travers le territoire national. La GAM mise sur les services destinés aux particuliers et aux petites et moyennes entreprises pour rebondir dans un marché prometteur. « Il y a un plus grand potentiel » chez ces catégories de clients, a expliqué M. Sassi. L’entreprise compte également améliorer ses parts de marché en proposant des produits diversifiés et innovants qui la distingueraient de ses nombreuses concurrentes, a-t-il ajouté.
La GAM veut revenir doucement mais sûrement sur un marché où elle traîne une mauvaise réputation. Mais ce défi ne semble pas effrayer outre mesure M. Sassi et ses collaborateurs. Le conférencier a souligné que l’entreprise n’envisage pas de se lancer dans des campagnes publicitaires tapageuses, estimant que seule la qualité de service peut contribuer à élargir son portefeuille de clients, dont le nombre atteint les 400 000.
Le DG de la GAM n’a pas manqué de rappeler à plusieurs reprises que derrière cette compagnie, il y a « un puissant groupe financier qui a déjà investi en Afrique plus de 1,8 milliard de dollars ». D’ailleurs, l’entreprise pourra se plier facilement à la nouvelle réglementation qui exige des compagnies d’assurances d’augmenter de manière substantielle leur capital social. « Ça ne pose pas de souci à la GAM de passer de 500 millions de dinars à 2 milliards de dinars », a-t-il affirmé, en qualifiant cette mesure « d’excellente ». « Cela permettra de sécuriser le marché », a-t-il fait valoir. Il fera savoir que le chiffre d’affaires de la GAM a enregistré une croissance de 70% durant le mois d’octobre. C’est, selon lui, le signe qu’elle commence à regagner la confiance des clients et se repositionne sur le marché.
Par Nora Boudedja