Bien que devenue obligatoire, depuis 2003, l’assurance contre les catastrophes naturelles (CAT-NAT), peu d’Algériens souscrivent à cette prime d’assurance, instituée après le séisme de Boumerdès. En effet, l’assurance contre les catastrophes naturelles demeure encore le parent pauvre en termes de préoccupations de la population, en l’absence de la culture d’assurance des personnes et des biens qui se limite aujourd’hui, à la branche véhicule qui se taille la part du lion du chiffre d’affaires de l’ensemble des compagnies d’assurance nationales.
Les catastrophes naturelles ayant secoué plusieurs régions du pays tel le séisme qui a touché les wilayas du Centre ainsi que les inondations de novembre 2001, n’ont pas eu raison de la mentalité algérienne guidée par la fatalité. Le recours, à vrai dire, à cette procédure n’est envisageable que lors d’une transaction immobilière. Il faut dire que les professionnels du secteur des assurances estiment que cette branche représente à peine 2% du chiffre d’affaires global, soit 1,5 milliard de dinars sur un résultat total de 76 milliards de dinars en 2009. En 2008, il représentait 1,35 milliard de dinars sur un chiffre d’affaires de 67,6, selon les statistiques du conseil national des assurances. Ces chiffres révèlent le faible taux de pénétration de cette branche d’assurance comparativement aujourd’hui, aux autres primes d’assurance notamment automobile qui représente près de 8% du marché des assurances en Algérie. Les statistiques du secteur des assurances font ainsi ressortir le taux insignifiant de souscription de l’assurance contre les catastrophes naturelles qui ne couvre que 10% du parc immobilier qui avoisine les 8 millions à travers le territoire national. Ce taux, en fait, reste insignifiant comparativement à certains pas qui enregistrent un taux de pénétration pour cette branche situé autour de 30%.
En termes de chiffres, la Société algérienne des assurances, qui se taille la part du lion (40% à 45%), a réalisé un chiffre d’affaires CAT-NAT de 403 millions de dinars en 2009, sur un bilan total de 18,6 milliards de dinars, soit un taux de 2% seulement. Ce montant correspond à quelque 144.000 contrats CAT-NAT souscrits auprès de cette compagnie.
Durant la même année, Alliance assurances, enregistre 15.000 contrats d’assurance contre les catastrophes naturelles. Ces chiffres, à vrai dire qui traduisent l’absence de la culture d’assurance dans notre pays ne sont pas le fruit d’un hasard puisqu’ils sont appuyés par les résultats d’une étude menée dans huit régions du pays, publiée en 2008, auprès de 1500 chefs de familles et 300 courtiers d’assurance qui indique que seuls 10,3% des ménages en Algérie et 26% des ménages dans la wilaya d’Alger ont souscrit à cette prime d’assurance, contre 1,1%, dans celle de Chlef.
L’assurance contre les catastrophes naturelles ne fait pas recette même si cette branche est désormais obligatoire, d’où l’intérêt, aujourd’hui, de multiplier les campagnes de sensibilisation et les actions de proximité pour vulgariser la culture d’assurance des biens notamment contre les catastrophes naturelles.
Samia D.