Depuis hier, 1er juillet 2025, les tarifs de la responsabilité civile automobile ont été relevés de 15 %. Cette hausse est la seconde moitié d’une augmentation totale de 30 %, décidée en décembre 2024 et appliquée en deux temps. 15 % dès janvier dernier, et les 15 % restants désormais.
Hassan Khelifati, membre du bureau de l’Union algérienne des sociétés d’assurances et de réassurance, explique : « Ces augmentations restent modestes. Elles visent avant tout à rééquilibrer les comptes des assureurs, qui souffrent depuis longtemps de déficits sur la branche responsabilité civile. »
En moyenne, cette hausse représente environ 600 dinars de plus sur une prime annuelle, répartis en deux tranches de 300 dinars chacune.
Augmentation de 30 % des primes de la RC en 2025 : pourquoi ces hausses deviennent inévitables ?
Le déséquilibre financier des compagnies d’assurance est pointé du doigt. Khelifati précise au média Echourouk : « Nous payons parfois entre 8 et 16 dinars d’indemnisation pour chaque dinar encaissé en prime sur la responsabilité civile. Cela n’est plus tenable. »
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Par ailleurs, la hausse des prix des véhicules et des pièces détachées, d’année en année, pèse lourdement sur le coût des indemnisations. En pratique :
- Les contrats de responsabilité civile restent assez abordables, parfois autour de 2 500 dinars.
- Les contrats tous risques peuvent grimper jusqu’à 70 000 dinars.
- Un débat est lancé pour rendre obligatoire le paiement électronique sur les contrats dépassant 15 000 dinars, ou imposer une taxe supplémentaire de 10 à 15 % sur les paiements en espèces.
Le paiement cash n’est plus une option pour l’assurance auto en Algérie
Par ailleurs, un autre changement majeur touche le secteur. L’interdiction du paiement en espèces pour les assurances obligatoires, décidée dans l’article 207 de la loi de finances 2025.
« Même si les textes réglementaires d’application ne sont pas encore publiés, nous avons commencé à appliquer la mesure. Nous ne pouvons plus accepter le paiement cash pour les assurances obligatoires », insiste Khelifati.
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Cependant, cette mutation ne s’est pas faite sans heurts. Parmi les obstacles relevés, de nombreux clients ne possèdent pas de carte bancaire. De plus, la couverture internet est parfois faible. Notamment en zones rurales, et certaines agences d’assurance n’étaient pas équipées en terminaux de paiement électronique.
En somme, pour les assureurs, la hausse des primes et la digitalisation pourraient contribuer à renforcer la solidité financière du secteur. Tout en améliorant la qualité et la rapidité des indemnisations pour les assurés.