Assurance agricole : Une avancée prometteuse malgré des insuffisances

Assurance agricole : Une avancée prometteuse malgré des insuffisances

Le développement de l’agriculture ne peut être dissocié de l’assurance des risques induits par les aléas climatiques ou épidémiologiques qui constituent une réelle menace pour la production.

Le développement de l’agriculture ne peut être dissocié de l’assurance des risques induits par les aléas climatiques ou épidémiologiques qui constituent une réelle menace pour la production. Cette culture qui s’impose de plus en plus au niveau de ce secteur stratégique, renseigne sur le degré de prise de conscience chez les agriculteurs et l’ensemble des acteurs et opérateurs versés dans les activités liées à l’agriculture et l’élevage quant à la nécessité de recourir à l’assurance agricole. Cette avancée prometteuse pour le segment des assurances a été possible grâce aux campagnes de sensibilisation sur la nécessité de souscrire à ce genre de garanties contre les risques de toutes natures menées, notamment par le département de l’agriculture. Les statistiques du Conseil national des assurances pour le premier trimestre de 2015 confirment cette tendance appelée à connaître une nouvelle dynamique dans les années à venir.



Cependant, malgré tous les efforts déployés par la tutelle, certains agriculteurs affichent encore peu d’engouement pour contracter une assurance auprès de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA). Le taux de pénétration de l’assurance agricole, pourtant une nécessité face aux aléas climatiques et épidémiologiques et les incertitudes sur la production, avoisine à peine 18% sur un total de 1,2 million d’agriculteurs inscrits à la Chambre nationale d’agriculture. Parent pauvre du secteur des assurances, le chiffre d’affaires du risque agricole, seulement 400 millions de dinars en 2014, représente moins de 1% du chiffre d’affaires du marché des assurances, estimé à plus de 110 milliards de dinars. Pourtant la contribution de l’agriculture à l’économie est significative puisqu’elle fournit entre 8 et 12 % du PIB, avec une surface agricole utile de 8.500.000 ha.

Les grandes cultures occupent plus de la moitié des superficies cultivées, tandis que l’arboriculture et le maraîchage représentent respectivement 6,5% et 3,5% de ces surfaces. Environ 30 à 40 % des surfaces sont en jachère. Les produits d’assurance de la CNMA couvrent les cultures suivantes : grandes cultures (grêle, incendie des récoltes), maraîchage (grêle), la pomme de terre et la tomate industrielle bénéficiant d’une assurance multirisque (grêle, gel, tempête, inondation, sirocco), cultures sous serres-maraîchage, fleurs (assurance multirisque, grêle, gel, tempête, inondation, neige, incendie), arboriculture -palmier dattier, arbres fruitiers, agrumes, oliviers-et vignes (assurance multirisque grêle, gel, tempête, inondation, sirocco).

En outre, des couvertures sont proposées pour la mortalité des animaux, les bâtiments et matériels et la responsabilité civile. Les données indiquent, en effet, que les risques agricoles maintiennent leur croissance, d’où la forte progression des performances de cette branche, soit, 17,6% comparativement au 1er trimestre 2014.

Cette hausse s’explique par les « crédits agricoles octroyés (RFIG), d’une part, et par l’augmentation du volume des primes des sous-branches « engins et matériels agricoles » (+24,1%), « production animale » (+21,5%) et « production végétale » (+0,7%), d’autre part. Par contre, « la seule contre performance de la branche est enregistrée par l’assurance « responsabilité civile des agriculteurs » qui recule de 0,6% », précisent les chiffres de la CNMA. Un marché qui promet une concurrence à l’avenir de par l’importance du secteur.

La CNMA qui reste leader dans ce créneau a pu asseoir sa « suprématie en se positionnant à la quatrième place en 2014 avec 10,2% du chiffre d’affaires du secteur des assurances agricoles contre 9,1% en 2013 sachant que, pour l’année 2014, le chiffre d’affaires de l’ensemble des compagnies d’assurances a été évalué à 113 milliards de dinars, avec une augmentation de 7% par rapport à 2013. Dans ce domaine précis, la part de marché de la CNMA est de 78%, cette dernière s’étant essentiellement tournée vers la gestion du risque agricole ce qui est censé consolider ses résultats.

Kafia Ait Allouache