Association Tagrawla pour la sauvegarde du patrimoine: Hommage au moudjahid Omar Abouadaou à Tizi Ouzou

Association Tagrawla pour la sauvegarde du patrimoine: Hommage au moudjahid Omar Abouadaou à Tizi Ouzou

        Cette association culturelle, historique et scientifique, composée de chercheurs, d’historiens, d’enseignants, d’étudiants et de moudjahidine de l’ALN, a rendu hommage avant-hier au moudjahid Omar Abouadaou, membre fondateur du groupe scout El-Hilal et premier maire de Tizi Ouzou.

Créée en 1991 à Tizi Ouzou, dans le prolongement de l’ouverture du Musée du moudjahid de la ville des Genêts, l’association Tagrawla – qui signifie révolution en tamazight – est une association culturelle, historique et scientifique, composée de chercheurs, d’historiens, d’enseignants, d’étudiants et de moudjahidine de l’ALN qui s’est attelée, depuis près de trois décennies, à la préservation du patrimoine culturel et historique et surtout dans l’écriture des plus belles pages de l’histoire de la guerre de Libération nationale.

Outre les réunions périodiques qui permettent à ses membres de planifier et d’organiser des conférences-débats, des expositions de photos et de documents historiques et des tables rondes à l’occasion des festivités nationales ou des rendez-vous historiques, l’association Tagrawla édite régulièrement des brochures en hommage à de valeureux combattants de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN) ou encore des récits des grandes batailles historiques dans les maquis de l’ex-Wilaya III historique ou dans d’autres régions d’Algérie. Si Ouali Aït Ahmed, ancien officier de l’ALN et président de l’association Tagrawla, nous a confirmé hier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, que “c’est un devoir que d’écrire les plus belles pages de la révolution et nous nous efforçons, depuis la création de l’association Tagrawla en 1991, de remémorer les faits d’armes de nos valeurs martyrs et les grandes batailles de l’ALN contre l’armée coloniale et de rendre régulièrement hommage à de nombreux moudjahidine qui ont sacrifié leur vie pour l’indépendance du pays”.

C’est ainsi que dans le cadre de la célébration de la Journée nationale du chahid, un hommage émouvant a été rendu, avant-hier, au moudjahid Omar Abouadaou, membre fondateur de groupe scout El-Hilal de Tizi Ouzou et ancien chef de réseau du FLN à Tizi Ouzou qui fut arrêté par l’armée française en 1956 et qui connut, jusqu’en 1961, les affres et les tortures des sinistres prisons coloniales de Serkadji, El-Harrach et Lambèse, avant d’avoir eu l’insigne honneur d’être installé comme premier maire de Tizi Ouzou au lendemain de l’indépendance, soit de 1962 à 1967, pour exercer ensuite les fonctions de directeur d’hôpital à Dellys, Draâ El-Mizan et Bordj Menaiel.

“Après l’indépendance, j’ai été promu sous-préfet à Tizi Ouzou et j’ai travaillé et connu le valeureux moudjahid Si Omar Abouadaou, le premier maire de Tizi Ouzou en 1962, et je garde de lui l’image d’un homme brave et intègre qui aimait son pays par-dessus tout”, a tenu à témoigner Si Ouali, qui a saisi une telle occasion pour nous informer que les membres de l’association Tagrawla comptent se rendre ce week-end dans la wilaya de Batna pour se recueillir à la mémoire d’un chahid de la ville de Tizi Ouzou, le regretté Imerzoukène Ahmed, tombé au champ d’honneur le 23 février 1958 dans les Aurès.

Surnommé “Sid Ahmed el-Djadarmi” dans les maquis de l’Aurès, le valeureux chahid Ahmed Imerzoukène est un ancien gendarme du temps de la colonisation française qui exerçait au sein de la brigade de gendarmerie de Seriana (ex-Pasteur), à une trentaine de kilomètres de la ville de Batna, et qui avait pris contact avec le FLN, durant la guerre de Libération nationale, pour faciliter la tâche aux combattants de l’ALN afin d’attaquer ladite brigade le 4 avril 1957 à minuit pour tuer plusieurs gendarmes et récupérer un important lot d’armes, de grenades, de munitions et de tenues militaires. “N’est-ce pas que toutes ces pages d’histoire doivent être immortalisées à jamais pour que les générations actuelles et futures sachent tout sur la révolution algérienne”, conclut le président de l’association Tagrawla de la wilaya de Tizi Ouzou.

Mohamed HAOUCHINE