Le temps d’une matinée, le ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat s’est replongé dans ses « belles » années passées à l’Institut national de formation en bâtiment qui n’existe plus, hélas, aujourd’hui.
Le temps d’une matinée, le ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat s’est replongé dans ses « belles » années passées à l’Institut national de formation en bâtiment qui n’existe plus, hélas, aujourd’hui.
«Je suis extrêmement heureux de me retrouver au sein de mes vieux camarades des bancs de l’école mais aussi de mes respectables enseignants de l’Inforba », a souligné d’emblée Amar Ghoul visiblement ému de rencontrer ses anciens camarades et enseignants après tant d’années. Cette déclaration a été faite à l’occasion d’une journée d’étude sur le vieux bâti qu’a organisée, hier, à la Mutuelle des matériaux de constructions de Zéralda (Alger), l’association des ingénieurs de l’Institut national de formation en bâtiment.
L’objectif assigné à cette rencontre est de permettre aux différents intervenants professionnels du bâtiment d’échanger leurs expériences et de se mettre au diapason des nouveautés introduites en la matière. Ainsi plusieurs communications ont abordé différents volets techniques, juridiques et urbanistiques liés aux méthodes de réhabilitation des anciennes demeures et vieux édifices.
Lors des différentes interventions, il a été mis l’accent sur les constituants qui doivent être choisis de manière à satisfaire aux exigences de rénovation des bâtiments. Mohamed Menouar, expert international, a mis l’accent sur l’importance des mécaniques des sols et fondations dans ce genre d’opérations.
Signalons que la problématique posée par cette rencontre est on ne peut plus d’actualité, puisque la capitale par exemple, fait l’objet d’une grande opération de rénovation de 120.000 vieilles bâtisses, dont certaines construites depuis trois siècles, sont sur le point de subir une opération de diagnostic pour être expertisées, et que ce soit dans le centre historique ou dans d’autres communes et qui sont en attente de réhabilitation.
Le coût de l’opération est de 7 milliards de dinars avancés à hauteur de 5 Mds de dinars par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, alors que la contribution financière de la wilaya d’Alger est de 2 Mds de dinars.
En plus des entreprises algériennes, certains chantiers sont pris en charge par des opérateurs espagnols et italiens pour déployer leur savoir-faire et leur expérience dans la rénovation urbaine et la réhabilitation d’immeubles vieux de plusieurs siècles.
Le programme de réhabilitation du vieux bâti à Alger porte sur 55.302 logements répartis sur les 14 communes du centre-ville et les 792 immeubles en cours de réfection de la première phase d’un ambitieux projet de rénovation urbaine dans les grandes villes du pays, d’où l’importance de pareille rencontre, puisque l’élite de cette école est appelée à s’inscrire dans ce programme.
Avec 2.000 ingénieurs et 4.000 techniciens supérieurs formés au bout de 17 promotions, l’Inforba était constitué comme un véritable pôle d’excellence tant la qualité de la formation était de haut niveau, pour paraphraser le ministre du Tourisme qui, pour information, a obtenu son ingéniorat dans ce prestigieux institut.
« C’est une école qui n’a pas d’égal. C’était un modèle. Je me souviens que déjà en 1re année, on faisait déjà de la pratique en sortant sur les chantiers pour faire des rapports. Et lorsqu’on est diplômé, on est déjà prêts. On sortait en vrais ingénieurs, avec une formation complète, riche et intégrée et surtout multidisciplinaire.
L’Inforba formait des ingénieurs d’Etat et des ingénieurs d’Etat », a-t-il souligné devant ses anciens camarades tous aussi heureux de retrouver « leur » ministre qui a profité de cette opportunité pour se remémorer sa première mission en tant qu’ingénieur. « Je me souviens que dès la fin de ma formation, j’ai été recruté par CTC, le contrôle technique des constructions.
Rapidement, j’ai été responsabilisé et mon premier travail m’a amené à Relizane pour effectuer une mission de contrôle du chantier de réalisation de l’actuel stade de football », s’est rappelé Amar Ghoul qui affirmera que le but de l’association nationale des ingénieurs de l’Inforba est que l’Algérie puisse profiter de ces compétences dont certaines sont, selon lui, de renommée mondiale, à l’image de M. Hadj Menouar.
« Pourquoi pas ne pas relancer cet institut qu’on regrette aujourd’hui pour former les nouvelles générations ? Et d’enchaîner : « Le monde du bâtiment est en éternelle évolution. Des nouvelles techniques de construction arrivent. Nous n’avons pas d’autres alternatives que de nous adapter à ces mutations technologiques », a soutenu M. Ghoul.
S. A. M.