Association des anciens élus du FLN: Les “soldats” du président

Association des anciens élus du FLN: Les “soldats” du président

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Pour endiguer la contagion de l’immobilisme, il fallait redonner du prestige et de l’ascendant à ces témoins privilégiés que constituent les élus.

Plus enthousiastes et plus déterminées chaque jour davantage, les rencontres des anciens élus du FLN ne cachent plus leurs intentions. «Nous sommes les soldats du président», a lancé hier, Mahdjoub Bedda cheville ouvrière de cette association qui, est également ministre chargé des Relations avec le Parlement. D’Alger à Annaba en passant par Djelfa, Laghouat, le répondant a été extraordinaire. Tout a officiellement commencé le 6 octobre dernier quand plus de 300 anciens élus des deux chambres parlementaires et des collectivités locales d’anciens walis et militants du FLN se sont rencontrés à la Safex, à Alger, cadre «d’une réunion ouverte et fraternelle». Le greffon semble avoir pris. Chaque semaine, une rencontre du même genre est organisée dans une wilaya du pays pour rassembler d’autres anciens élus et «nous sommes à la quatrième rencontre», confie Mahdjoub Bedda qui n’exclut pas une mégarencontre nationale: «On a fait Alger, Laghouat, Djelfa et là maintenant, nous sommes à Annaba et nous projetons d’organiser dans les mois ou les semaines à venir une rencontre nationale.»

L’idée est novatrice car le réservoir visé est resté en jachère et surtout, regorge de compétences et pas des moindres. «Il s’agit de rassembler des hommes et des femmes du FLN qui ont une connaissance directe du terrain, qui ont vu et vécu le travail titanesque accompli par le Président depuis son arrivée au pouvoir en 1999», a affirmé Mahdjoub Bedda. «L’idée de la constitution de cette association est inspirée par le vide politique que connaît le pays en raison de la faible activité des associations et des partis», a-t-il fait savoir. L’objectif assigné à cette association est de «mutualiser les efforts des élus dont les compétences peuvent encore contribuer au développement du pays, par le soutien au programme du président de la République»,souligne encore notre interlocuteur.

Si ce dernier, insiste dans ces interventions sur le fait que l’initiative qu’il chapeaute ne prétend se substituer «à aucune organisation ou association», elle a, en revanche, le mérite d’offrir une clé pour déchiffrer la situation actuelle: le vide politique est sidéral et donc il n’y a rien à attendre des partis. «Certains d’entre ces partis n’arrivent pas à rassembler 50 personnes dans une salle et après des mois de préparation alors que nous accueillons, à chaque rencontre plusieurs centaines d’élus sans aucun préparatif», se réjouit Bedda qui livre ce diagnostic brutal, mais pas défaitiste. Et pour endiguer la contagion de l’immobilisme, il fallait redonner du prestige et de l’ascendant à ces témoins privilégiés que constituent les élus. Instruit depuis longtemps des ambiguïtés d’un FLN, son parti, englué dans ses propres contradictions, Bedda sait qu’il n’y a plus rien à attendre de cet appareil grippé.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Abdelaziz Bouteflika en avril 1999, toutes les élections, locales, législatives et présidentielle ont été toutes organisées dans les temps impartis et si l’on comptabilise les quatre mandatures, ils sont 16.000 élus dont 80% sont issus du FLN. C’est ce vivier qui est sollicité. Mais avec quels moyens? Qui finance toutes ces activités et avec quels soutiens? «Détrompez-vous, nous n’avons aucune aide ni des autorités locales ni de l’Etat. Nous agissons avec nos propres moyens. Nous obéissons à notre conviction car nous croyons en cet homme qui a sacrifié sa vie pour le bien de l’Algérie. En notre qualité délus, nous avons le devoir moral et intellectuel de témoigner de ce que nous avons vu sur le terrain», appuie Mahdjoud Bedda, cheville ouvrière de cette organisation qui promet bien des surprises. Elle prend de l’épaisseur, elle s’affirme, elle confirme. Et cerise sur le pudding, l’association rassemble, elle n’exclut personne. A chaque rencontre on y trouve des anciens ministres, en l’occurrence Rachid Harraoubia, Amar Tou et Nourdine Bounouar, des anciens walis et des nouveaux aussi…