« Le constat, les dysfonctionnements et les problèmes du secteur sont connus », a affirmé ce matin Amar Ghoul à l’ouverture des grandes assises des transports organisés sur deux jours au Palais des Nations au club des Pins.
« Je veux des solutions urgentes », a-t-il indiqué à l’adresse de la nombreuse assistance, composée des responsables des entreprises du secteur, mais aussi des experts, des associations et des syndicats. Encore une fois, le ministre a fait un véritable réquisitoire, comme il l’a fait lors du séminaire sur les transports et le service public en octobre dernier. Avec cette précision que cette fois-ci le ministre a haussé le ton, se faisant l’avocat des usagers, mais aussi de la préservation des infrastructures.
Des sanctions positives seront prises en faveur des responsables qui déploient des efforts pour améliorer la qualité de service dans leur domaine et préservent les infrastructures. En revanche, les récalcitrants rentreront chez eux. « Nous allons sévir et des inspections seront faites partout. » Amar Ghoul a quasiment pris pour cible la compagnie nationale aérienne, dont la gestion et la prestation de service offerte aux clients est qualifiée de catastrophique.
Il a égrené toutes les failles d’Air Algérie en commençant par les horaires impossibles de vols imposés, notamment pour les citoyens du Sud du pays qui ne trouvent pas où aller lorsqu’ils débarquent à deux heures du matin, les retards jugés intolérables de vols pendant que les passagers sont abandonnés à leur sort sans que la moindre information ne leur soit donnée.
Il a exhorté les participants à faire de ces assises un espace d’élaboration d’une stratégie globale du secteur et ne pas faire de la figuration. « Ce n’est pas un meeting ou un festival, les ateliers sont ouverts à tous le monde ». Ces ateliers au nombre de huit organisés en sous-atelier, chacun lié à un problème donné (circulation routière, transports routiers, transport de marchandise, le permis de conduire, le domaine maritime, les aéroports, etc.)
Lors d’une conférence de presse animée en marge des assises, Amar Ghoul a, en quelque sorte, dévoilé les mesures règlementaires et juridiques (que les ateliers enrichiront) qui seront prises pour remettre de l’ordre dans le secteur. « Nus allons sévir ». Une expression que Amar Ghoul a répété une vingtaine de fois, comme pour convaincre qu’il ne s’agit ni d’une plaisanterie ni de paroles en l’air. « Tout ceux qui entravent la bonne marche du secteur se verront congédier », a-t-il précisé.
Il a aussi indiqué que des instructions ont été données à l’ensemble des entreprises et des directions de transports du secteur pour qu’ils assurent la réception quotidienne des usagers et des opérateurs. D’autre part, des imprimés seront mis à la disposition des citoyens dans tous les services afin d’y consigner les constats ou les problèmes qu’ils rencontrent, imprimés qui seront diffusés sur Internet. « Car il faut mettre un terme à la bureaucratie ».
Sur un autre volet et concernant le pavillon national maritime qui fut l’un des meilleures, le ministre a indiqué qu’il ne représentait plus aujourd’hui que 3%. Tout le reste est assuré par navires étrangers, d’où la décision d’acquérir 27 nouveaux navires, dont le premier sera réceptionné le 1er février prochain. Amar Ghoul a annoncé à la presse la réactivation prochaine du transport maritime sur la côte algéroise qui reliera Boumedès à Alger et Alger à Tipasa.
Quant au transport de marchandise qui est assuré présentement à 97% par les camions en surcharge et qui détériorent l’état des routes, sera prochainement à la charge des chemins de fer, histoire de décongestionner les routes.
Par Faouzia Ababsa