Le renforcement du contrôle de l’urbanisme par la création de nouveaux organismes et la facilitation aux franges nécessiteuses, dont les jeunes, d’accéder au logement, ont été les points focaux de la première journée des assises nationales de l’urbanismes qui ont débuté dimanche à Alger.
Les interventions lors des travaux de cette rencontre, qui se poursuivent à huis clos en quatre ateliers, ont été ainsi axées sur l’importance de doter le secteur de l’habitat de nouvelles instances spécialisées qui auront pour mission essentielle de mieux contrôler l’urbanisme en Algérie selon les normes universelles, et sur la distibution equitable des logements.
M. Noureddine Moussa, ministre de l’Habitat et de l’urbanisme a souligné, à ce propos, que 40% de chaque programme de logements sont accordés aux jeunes de moins de 35 ans, ajoutant que tous les projets de construction de logements en cours ou programmés, « sont destinés aux citoyens nécessiteux dont les jeunes ». « Les 1,2 million de logements programmés pour le quinquennat 2010-2014 et les 800.000 unités en cours de construction, sont destinés aux nécessiteux et aux jeunes », a indiqué M. Moussa à la presse en marge de l’ouverture des travaux des assises. L’objectif de cette rencontre, première du genre en Algérie, est de faire le point sur la situation de l’urbanisme en Algérie et trouver des solutions pour rattraper le retard accusé dans ce domaine.
A cet effet, le ministre a annoncé que le contrôle de l’urbanisme « sera davantage renforcé » par la création prochainement de nouvelles instances publiques spécialisées. « Nous allons renforcer le contrôle de l’urbanisme et veiller à ce que la construction des villes et même des villages soit conforme aux normes universelles », a-t-il fait savoir dans son allocution d’ouverture.
Pour cela, le gouvernement a programmé la création d’une Agence nationale de l’urbanisme et d’une Inspection générale chargée du contrôle de l’urbanisme qui sera dotée d’antennes régionales.
Le ministre a également fait savoir qu’il s’agissait de renforcer les effectifs de la Police urbaine, forte actuellement de quelque 1.200 agents, et de consolider le lien entre l’université et les entreprises du secteur, soulignant que le nouveau code de la commune et celui de la wilaya qui accordent plus de prérogatives aux élus contribueront aussi, a-t-il dit, « à incruster la culture du respect des règles régissant l’urbanisme ».
Evoquant le phénomène de la construction anarchique, M. Moussa a souligné la volonté des pouvoirs publics « à mettre fin à la distribution aléatoire des terrains et à la construction anarchique qui avaient régné durant les années 1990, une décennie où l’Etat s’attelait à assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens avant toute autre chose ».
M. Moussa a estimé, par ailleurs, que la conjoncture est favorable pour passer du stade de la construction des cités à celui de la réalisation de véritables villes « Le programme du secteur pour le quinquennat 2005-2009 avait permis de construire de nombreuses cités mais aucune ville n’est recensée parmi ces réalisations », a-t-il déploré.
Admettant « le manque d’urbanistes et de bureaux d’études spécialisés en urbanisme capables de gérer les grands projets de construction » en Algérie, le ministre a souligné que la création prochainement de l’Ecole nationale de l’habitat et de l’urbanisme devrait permettre de combler ce manque. L’Etat est disposé à soutenir la création de nouveaux bureaux d’études spécialisés dans l’urbanisme au profit des jeunes universitaires, a-t-il tenu à affirmer.
Par ailleurs, l’éradication de l’habitat précaire à Alger a été évoquée en marge de cette rencontre nationale. Ainsi, le wali d’Alger, M. Addou Mohamed Lekbir a annoncé qu’au moins deux nouvelles grandes opérations de relogement des habitants des bidonvilles dans la wilaya d’Alger sont prévues avant la fin de cette année. »Il reste encore au moins deux grandes opérations de relogement à faire d’ici la fin de l’année. Ce sont des opérations qui vont continuer, qui ne vont s’arrêter que lorsqu’il n’y aura aucun bidonville à Alger », a-t-il déclaré à des journalistes.
Les travaux des ces assises se déroulent en quatre ateliers thématiques qui se pencheront sur les moyens à mettre en oeuvre pour l’amélioration du cadre de vie en milieu urbain. Ces assises devraient aboutir sur des recommandations pour l’élaboration d’un code de l’urbanisme qui puisse mettre en cohérence toutes les lois régissant le secteur depuis 20 ans, selon un responsable du ministère.