A la veille de la tenue de la conférence nationale sur l’évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l’école, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a tenu à recadrer les débats.
« Il ne s’agit pas de réformer les réformes, mais d’approfondir le processus de la réforme du système éducatif entamé en 2003 », a-t-elle déclaré, hier, lors d’une conférence de presse tenue à Alger.
Elle a expliqué que la réforme a besoin d’accompagnement pour corriger les dysfonctionnements et consolider les acquis afin de se mettre au diapason de ce qui se fait de mieux en matière d’enseignement à travers le monde.
Mme Benghebrit relève qu’il existe dans le cadre de la loi d’orientation de 2008 des points qui n’ont pas été appliqués et qui méritent d’être réactivés lors de ces assises. Quid du travail de la commission Benzaghou ? La ministre a indiqué que depuis 2003, les systèmes éducatifs à travers le monde ont subi des mutations et que les priorités de l’époque ne sont pas forcèment celles d’aujourd’hui. Pour elle, l’objectif de ce rendez-vous est de jeter les jalons d’une école publique de qualité.
Elle a soutenu que l’Algérie a les aptitudes et les compétences pour atteindre cet objectif majeur qui fait l’objet de « consensus » de tous les acteurs du secteur. C’est pourquoi, la ministre a plaidé pour plus de vigilance et de resserrement des rangs pour atteindre cet objectif alors que l’Algérie a réussi le pari de la quantité avec un taux de scolarisation dépassant les 90%.
Mme Benghebrit a estimé qu’après douze années de mise en œuvre des réformes, « il est primordial de mettre en place un point de situation ». Et de préciser : « Nous sommes dans une dimension opérationnelle, loin des débats idéologiques. » Quant aux recommandations qui vont sanctionner cette rencontre, la ministre assure que certains points seront appliqués dès la prochaine rentrée scolaire alors que d’autres le seront à moyen et à long termes. Ce qui est certain, le ministère va établir un calendrier pour la mise en œuvre de toutes les propositions.
Le secteur, annonce la ministre, sera chargé de mettre en place un système éducatif qui aura cette capacité de se projeter jusqu’aux années 2030, tout en prenant en ligne de compte les transformations et les nouvelles donnes sur le plan pédagogique. Par ailleurs, la ministre a mis l’accent sur la nécessité pour le secteur de retrouver son calme et sa stabilité pour au moins une période de cinq ans. C’est ainsi qu’elle a évoqué le projet de la charte d’éthique et de stabilité qu’elle a proposé aux syndicats.
Elle a soutenu qu’elle n’interdit pas aux syndicalistes de poser leurs revendications mais seulement le moyen utilisé, la grève, est jugé inadéquat. Car, selon Mme Benghebrit, des solutions peuvent être trouvées sans recourir à l’arrêt de travail « qui n’est ni dans l’intérêt de l’élève ni dans celui de l’enseignant et du ministère ».
La ministre a annoncé qu’elle organisera des rencontres bilatérales avec les syndicats à partir du 23 août prochain pour débattre de toutes les questions. Sauf qu’elle a tenu à mettre les choses au clair : certains points ne sont pas recevables. La ministre de l’Education n’a pas omis de souligner que sa feuille de route pour remettre l’école publique sur les rails et rendre à l’enseignement scolaire ses lettres de noblesse est l’affaire de toute la famille éducative qui doit faire preuve « d’engagement, de motivation et disponibilité ».
Amokrane H.