ALGER – Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi a annoncé, mardi, l’installation de la commission sectorielle chargée du suivi de la mise en œuvre des recommandations, ayant sanctionné les ateliers préliminaires des assises nationales de l’agriculture et qui permettront de mieux définir les perspectives de développement du secteur, pour contribuer davantage à la diversification de l’économie nationale et garantir une croissance permanente des activités de l’agriculture, des forêts, de la pêche et de l’aquaculture.
Présidant l’ouverture d’une rencontre avec les cadres du ministère et les directeurs du secteur, consacrée au suivi de la mise en œuvre des recommandations des assises nationales de l’agriculture, le ministre a annoncé l’installation officielle de la commission sectorielle chargée de la mise en œuvre des orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika et du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ainsi que des recommandations ayant sanctionné les ateliers préliminaires de ces assises, ajoutant que « la commission soumettra son rapport périodique, étayé de chiffres et de documents, sur les réalisations accomplies ».
Le ministre a indiqué que les ateliers lancés par le ministère, au terme des travaux des assises nationales sur l’agriculture, organisées le 23 avril dernier, sous le slogan « l’agriculture au service de la souveraineté nationale », « ne donnera ses fruits qu’à travers la conjugaison des efforts de tous et le suivi des méthodes modernes, dans la gestion des affaires du secteur », appelant tous les cadres du secteur à « s’organiser, à classer leurs priorités et à entamer le travail ». Les autres secteurs qui ont participé aux assises « nous rejoindront très prochainement », a-t-il ajouté.
Il a souligné que les orientations du président de la République et les 86 recommandations issues des neuf ateliers constitueront « la base de la feuille de route qui sera élaborée avec la participation de tous les secteurs et partenaires et qui orientera le secteur de l’agriculture dans la prochaine étape ».
La future feuille de route s’articulera sur plusieurs points et objectifs à atteindre, en particulier l’augmentation de la production agricole nationale, de la pêche et de l’aquaculture, ainsi que du taux de couverture des besoins du marché national en produits agro-alimentaires, a fait savoir M. Bouazghi.
Elle vise également à poursuivre la politique de développement du monde rural et à en faire « le principal moteur » du développement agricole dans le pays, en assurant tous les moyens d’appui et d’accompagnement, en garantissant les conditions de vie décente à la population, en maintenant l’appui financier aux agriculteurs et éleveurs et en assurant un meilleur accompagnement en matière de sécurité sociale et d’assurances.
Ces recommandations tendent également à inciter les jeunes à une plus grande participation aux activités agricoles lucratives, tout en assurant l’appui financier nécessaire et la maitrise continue et croissante des nouvelles technologies et des niveaux de formation et d’apprentissage, outre l’encouragement des investisseurs et des porteurs de projets, désirant investir dans le domaine forestier et l’aquaculture, de manière à contribuer à la promotion de ces économies et à la valorisation du patrimoine naturel et écologique, a-t-il souligné.
Le ministre a mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer à promouvoir l’investissement privé, à travers la libéralisation de l’initiative et des potentialités, la simplification des procédures et la levée des obstacles, tout en encourageant les investisseurs engagés dans les différents programmes de développement, qu’il s’agisse de la valorisation des exploitations modèles, de la création d’entreprises d’aquaculture ou de valorisations des forêts.
Parmi les principaux points de la feuille de route, M. Bouazgui a cité la poursuite « avec constance et détermination », de l’assainissement du dossier du foncier agricole, en collaboration avec les walis et les collectivités locales, à travers le règlement des cas en suspens et la lutte contre le phénomène de détournement des terres agricoles, appelant, à ce titre, « tous les bénéficiaires d’assiettes foncières agricoles, toutes formules confondues, à lancer leurs activités ».
Il sera question, lors de la prochaine phase, du parachèvement du programme de valorisation et de promotion de l’irrigation à travers l’intégration de techniques d’irrigation modernes et l’exploitation permanente des ressources en eaux, à travers toutes les wilayas du pays, en vue d’étendre la surface des terres irrigués, améliorer et maitriser la gestion du réseau logistique et de distribution des produits agroalimentaires, outre l’encouragement des industriels du domaine de la transformation à investir dans les systèmes modernes permettant l’amélioration et la promotion du produit agricole national « qui est en nette hausse, d’une saison à une autre », a précisé le ministre.
Il s’agit également de la régulation des mécanismes d’encouragement à l’exportation de produits agricoles « de qualité », à l’activation du système d’étiquetage national et la consécration du « label algérien » pour investir les marchés extérieurs, outre l’activation des conseils interprofessionnels, et leur contribution à la régulation du marché national et au développement du produit agricole.
Les assises nationales de l’Agriculture: un évènement phare dans l’histoire du secteur
Par ailleurs, Le ministre a salué la réussite des assises nationales de l’agriculture auxquelles ont pris part plus de 7.000 participants dont des agriculteurs, des éleveurs, des opérateurs économiques, des investisseurs, des porteurs de projets, des représentants de plusieurs secteurs et organisations (finances, ressources en eau, industrie et mines, commerce, banques, assurances, centres de recherche et partenaires sociaux), des organisations patronales et des institutions internationales.
Qualifiant ces assises d’ »évènement phare dans l’histoire du secteur », qui constitueront un nouveau départ pour ce secteur, avec ses trois (03) filières: agriculture, forêts et pêche, M. Bouazghi a indiqué que cette manifestation permettra de proceder à une autoévaluation, de remédier aux insuffisances et de lever les obstacles rencontrés sur le terrain par l’agriculteur, l’éleveur, et le pêcheur, tout en les mobilisant en vue de contribuer à la nouvelle politique agricole, relever les défis et adhérer au programme du président de la République.
Aussi, il a mis en avant l’importance du secteur agricole et de la pêche, de par un cout de production avoisinant les 3.600 milliards DA, un PIB en hausse, estimé à 12,3% et un taux de croissance de près de 8%, grâce aux programmes bénéficiant aux populations rurales y compris de logement, le raccordement aux réseaux de gaz , d’électricité et d’eau potable, les infrastructures de base, les liaisons routières, la mobilisation des ressources en eau, la lutte contre la désertification, la relance des programmes de reboisement et d’autres ayant été appréciés par les citoyens.
Organisées sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, les Assises nationales de l’agriculture avaient pour objectif de réfléchir avec l’ensemble des partenaires et intervenants sur les questions importantes en matière de politiques agricole, rurale et de pêche.
Neuf (09) ateliers avaient été consacrés, à cet effet, pour débattre les questions liées au foncier agricole, la ressource hydrique, la valorisation des produits agricoles et agroalimentaires, l’exportation des produits agricoles, la formation et l’innovation, l’organisation professionnelle et interprofessionnelle, le financement et les investissements agricoles et agroalimentaire, le développement rural et l’économie forestière, ainsi que le développement de la pêche et de l’aquaculture.