MM. Djoudi, ministre des Finances, et Laksaci, gouverneur de la Banque d’Algérie, représentent l’Algérie à washington
Les travaux des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale se sont ouverts, hier, à Washington dans un contexte de reprise économique mondiale languissante alors qu’un ralentissement de la croissance a gagné même les pays émergents.
Durant trois jours, ce grand rendez-vous des argentiers du monde entier, où l’Algérie est représentée par le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, ainsi que par le gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Mohamed Laksaci, permettra de traiter les grands dossiers mondiaux liés aux perspectives de l’économie dans le monde, à la lutte contre la pauvreté, au développement économique et à l’efficacité de l’aide au développement. Selon le rapport publié mardi dernier par le FMI, les perspectives mondiales ne semblent pas réjouissantes avec une croissance mondiale qui reste faible à un taux de 2,9 % en 2013 et de 3,6 % en 2014, l’économie mondiale risquant même de s’enliser pendant une période prolongée. Alors que la zone euro doit continuer à rétablir son système financier, les Etats-Unis doivent trouver une solution à l’impasse sur le plan budgétaire et relever rapidement le plafond de leur dette.
Globalement, la croissance dans les pays émergents et les pays en développement devrait évoluer entre 4,5% et 5% en 2013-2014, mais les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) resteront confrontée à des transitions économiques et politiques difficiles. Pour le FMI, afin de faire sortir l’économie mondiale d’une période prolongée de croissance terne, il faudra avant tout que les pays avancés s’attaquent à leurs problèmes financiers de longue date, et aussi que les pays émergents et les pays en développement manœuvrent délicatement à travers la transition de leur croissance en menant une politique économique crédible.
Dans les pays de la région MENA, la Banque mondiale a, pour sa part, clairement indiqué que les troubles politiques persistants dans plusieurs pays de cette zone avaient davantage compromis l’activité économique et les investissements qui étaient déjà affectés par l’absence de réformes économiques significatives.
Il est alors constaté que les troubles politiques ont affecté non seulement le volume mais aussi la qualité des investissements directs étrangers (IDE) en faveur des industries extractives relativement moins créatrices d’emplois, tout en contribuant à réduire les investissements de qualité tels que ceux des industries de la transformation et des services à forte intensité de main-d’œuvre. Mais il n’en demeure pas moins que les pays de la région ne peuvent pas se permettre de continuer de négliger les obstacles économiques de longue date qui existaient avant ces troubles politiques, selon la BM.
C’est dans ce sens que l’institution de Bretton-Woods prévient les pays du MENA que l’absence de réformes économiques significatives couplée à l’instabilité politique et macroéconomique risque fortement de freiner le potentiel d’investissement et de croissance, non seulement à court terme mais également au cours des années à venir.