La Palestine marque, coup sur coup, de nouveaux points à New York, où ses représentants apparaissent, désormais, derrière la plaque « State of Palestine ».
Deux résolutions présentées par une quarantaine de pays dont l’Algérie, sur le règlement pacifique de la question palestinienne et le statut d’El Qods, ont été adoptées samedi soir, par l’Assemblée. Une troisième, sur le Golan, a obtenu, elle aussi, l’adhésion de la communauté internationale. La première résolution, qui a obtenu 163 voix pour, 6 voix contre et 5 abstentions, insiste sur l’urgence de « préserver les chances d’aboutir à l’existence de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières reconnues, fondées sur celles d’avant 1967 ».
Elle formule expressément ce qui est attendu des deux parties, israélienne et palestinienne. Un, reprise et accélération des négociations de paix directes en vue de la conclusion d’un règlement pacifique final sur la base des résolutions du Conseil de sécurité, du mandat de la Conférence de Madrid, de la Feuille de route et de l’Initiative de paix arabe ».
Deux, maintien de l’organisation, en temps voulu, d’une conférence internationale à Moscou, comme l’a stipulé le Conseil de sécurité dans sa résolution 1850 (2008), en vue de promouvoir et d’accélérer la reprise du processus de paix. Trois, suppression impérative de tous les postes de contrôle et levée des autres obstacles à la libre circulation des personnes et des biens dans tout le territoire palestinien occupé, y compris El Qods-est. Quatre, respect et préservation de l’unité, de la contiguïté et de l’intégrité de l’ensemble du territoire palestinien occupé, y compris El Qods-est. Cinq, retrait des Israéliens du territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris El Qods-est. La seconde résolution, qui a été adoptée avec une voix de moins que la première, souligne que « toute mesure prise par Israël, puissance occupante, en vue d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la ville sainte d’El Qods est illégale et, de ce fait, nulle et non avenue et sans validité aucune ». Selon ce texte, Israël doit « renoncer immédiatement à toutes ces mesures illégales et unilatérales » et « tout règlement global, juste et durable de la question de la ville d’El Qods doit tenir compte des préoccupations légitimes des deux parties, palestinienne et israélienne, et comporter des dispositions assorties de garanties internationales qui assurent la liberté de culte et de conscience de ses habitants, ainsi que l’accès permanent, libre et sans entrave aux Lieux saints des personnes de toute religion et nationalité ». Ces « avancées », qui sont accompagnées d’une disponibilité palestinienne à négocier, mais « de bonne foi », irritent le gouvernement de Netanyahu. En représailles à la « reconnaissance » de jeudi, il prend une décision pour « faire reculer la cause de la paix ». Comment ? En annonçant la construction de 3.000 nouveaux logements dans des colonies à El-Qods et en Cisjordanie occupées et le gel du transfert des 92 millions d’euros de taxes collectées ce mois-ci au profit de l’Autorité. « Le monde va-t-il prendre ses responsabilités ? », s’est interrogée Hanane Achraoui, la militante palestinienne. L’occupation du Golan syrien et son annexion de facto par Israël n’ont pas été oubliés. Ils ont fait l’objet d’une troisième résolution. Adoptée par 110 voix pour, 6 voix contre et 59 abstentions, celle-ci fait le même constat : l’impossibilité de toute paix globale, juste et durable dans la région tant que le Golan restera occupé. Il est demandé à Israël de se retirer de tout le Golan syrien occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967 et de reprendre les pourparlers avec la Syrie et le Liban, en respectant les garanties et les engagements déjà convenus. Djamel B.
L’Algérie condamne l’annonce d’Israël de construire de nouvelles colonies en Palestine
L’Algérie a condamné, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, l’annonce faite par Israël concernant la construction de 3.000 nouveaux logements dans des colonies illégales à Al-Qods et en Cisjordanie occupées. « Nous condamnons l’annonce faite par Israël concernant la construction de 3.000 nouveaux logements dans des colonies illégales à Al-Qods et en Cisjordanie occupées et visant à couper la contiguïté territoriale de l’Etat de Palestine qui vient d’être reconnu en tant qu’Etat non membre observateur par l’Assemblée générale des Nations unies », a indiqué, hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, dans une déclaration à l’APS. « Nous condamnons également les mesures de rétorsion illégitimes visant à bloquer le transfert des taxes dues à l’Autorité palestinienne », a souligné le porte-parole, appelant, à cet égard, la communauté internationale à « n’épargner aucun effort pour mettre un terme à ces actions provocantes qui découlent d’une politique systématique de colonisation, contraire au droit international, et qui constituent un obstacle sérieux à la paix ».