« Assassins », « violeurs » : Éric Zemmour définitivement condamné pour ses propos sur les mineurs isolés

« Assassins », « violeurs » : Éric Zemmour définitivement condamné pour ses propos sur les mineurs isolés
La condamnation d’Éric Zemmour pour ses déclarations visant les migrants mineurs isolés en France est désormais définitive, après le rejet de son pourvoi.

La Cour de cassation de Paris a rejeté le pourvoi d’Eric Zemmour ce mardi, validant définitivement sa condamnation pour complicité d’injure publique et provocation à la haine suite à ses propos de 2020 sur les mineurs isolés sur CNews.

Les hauts magistrats ont également rejeté un second pourvoi formé par le président de Reconquête contre sa condamnation pour diffamation à l’encontre de l’avocat Patrick Klugman. Cette diffamation était liée aux accusations selon lesquelles l’avocat aurait voulu « absolument étouffer l’affaire » de Jérémie Cohen, décédé après avoir été heurté par un tramway en février 2022.

En septembre 2020, lors de l’émission « Face à l’info » sur le plateau de CNews, Eric Zemmour, alors chroniqueur, avait déclaré au sujet des migrants mineurs isolés : « ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins et sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut pas qu’ils viennent ». Il a d’ailleurs qualifié ça d' »invasion permanente » et de « problème politique d’immigration ».

🟢 À LIRE AUSSI : Colonisation française de l’Algérie : Zemmour dérape dans un échange musclé avec un imam marseillais

Eric Zemmour définitivement condamné pour provocation à la haine

La Cour de cassation a jugé que la Cour d’appel de Paris l’avait condamné à « juste titre » en septembre 2024. Elle a estimé que les propos « excèdent les limites admissibles à la liberté d’expression en raison de leur violence et de leur généralité » et qu’ils ne pouvaient invoquer aucune « légitimité, ne serait-ce que au regard des débats actuels sur la politique migratoire de la France ».

Dans cette affaire, Eric Zemmour a été condamné pour complicité et provocation à la haine à une peine de 10 000 euros (cent jours-amende à 100 euros). Par ailleurs, conformément au droit de la presse, les condamnations principales ont visé le directeur de publication de CNews, Jean-Christophe Thiery de Bercegol du Moulin, qui a écopé d’une amende de 3 000 euros.

Séparément, la chaîne CNews a été condamnée à une amende de 200 000 euros par le CSA (aujourd’hui Arcom). Cette sanction a été confirmée en 2022 par le Conseil d’État, et sa contestation devant la Cour européenne des droits de l’homme a été rejetée en janvier dernier.

Une trentaine d’associations parties civiles

À l’époque, le ministère public a qualifié ces déclarations de propos « méprisants et outrageants », montrant un « refus violent et une détestation » de la population immigrée, considérant qu’ils franchissaient « les limites de la liberté d’expression ».

Cette affaire a mobilisé une trentaine d’associations, dont SOS-Racisme, la LDH, la Licra et la Maison des Potes, ainsi qu’une vingtaine de conseils départementaux (en charge de l’aide sociale à l’enfance des mineurs non accompagnés), qui se sont constitués parties civiles. Ces dernières ont vivement critiqué la chaîne CNews, l’accusant de faire du « discours de haine » son « fonds de commerce ».

Ces sorties s’inscrivent dans un contexte de controverses judiciaires : Eric Zemmour a été l’objet d’une quinzaine de poursuites en justice ces dernières années et a été par ailleurs condamné à deux reprises pour provocation à la haine, malgré ses relaxations.

🟢 À LIRE AUSSI : « Voilà que l’Algérie entre en scène » : Zemmour instrumentalise le cambriolage du Louvre