Assassinat du directeur général de la sûreté nationale : L’enquête supervisée par Yazid Zerhouni

Assassinat du directeur général de la sûreté nationale : L’enquête supervisée par Yazid Zerhouni

L’assassinat du directeur général de la Sûreté nationale n’a pas été sans provoquer une véritable hystérie au sein des rédactions de la presse nationale.

Depuis le jour du drame, journalistes et collaborateurs sont sur le qui-vive, guettant la moindre information pour comprendre ce qui s’est réellement passé dans le bureau de feu Ali Tounsi le 25 février 2010.

Depuis cette fatidique journée, les rumeurs les plus folles ont été colportées par la presse qui, loin de se satisfaire du communiqué officiel, a préféré verser dans des analyses et des commentaires dont on n’est pas certain, au vu des maigres informations dont nous disposons, qu’ils soient conformes à la réalité.

Le refus des institutions de la République de communiquer sur ce fait unique dans les annales du pays a épaissi le brouillard qui l’entoure, donnant lieu à l’éclosion de mille et une versions aussi fantaisistes les unes que les autres.

Et, malheureusement aussi, à une passe d’armes entre quelques titres de la presse nationale qui se sont dit quelques amabilités dont la décence interdit d’en reproduire le contenu.

Ce que l’on sait aujourd’hui, du moins en ce qui concerne Le Temps d’Algérie, c’est que le colonel Oultache Chouaïb avait été transféré, juste après le drame, à l’hôpital de la sûreté nationale, l’ex-clinique des Glycines.

Le meurtrier avait été admis en soins intensifs pour les graves blessures qu’il présentait au foie et à l’intestin, selon la rumeur.

Mais, depuis jeudi, on ne sait absolument rien de ce qu’il en est advenu. Serait-il mort comme nous l’ont expliqué quelques sources avant-hier, ou encore en vie comme l’ont écrit d’autres confrères ? Mystère. Nous savons par contre que l’affaire est dorénavant entre les mains de Yazid Zerhouni qui supervise directement l’enquête.

De même, avons-nous appris, l’enquête est dirigée depuis le siège de la police à Châteauneuf, dans la commune d’El Biar.

Sur les raisons qui ont motivé l’acte insensé du colonel Oultache Chouaïb, présenté comme un ami très proche de la victime, beaucoup d’encre a coulé, et pas nécessairement pour édifier l’opinion publique sur les tenants et les aboutissants d’un acte que quelques confrères n’ont pas hésité à présenter comme un règlement de comptes au sommet.

La seule piste d’ailleurs évoquée dans le communiqué, celle de la crise de démence qui s’est emparée de l’assassin, fait douter quelques plumes, alors qu’elle demeure la plus crédible ou, à tout le moins, la plus plausible pour l’instant.

Expliquer la chose autrement que par un excès de colère relèverait de la pure affabulation. Si l’on se fie à ce que la plupart des organes de presse avaient publié sur le prétendu différend qui a opposé les deux amis (des malversations dans

la passation de marchés d’acquisition de matériels), un limogeage puis, probablement, dans le contexte politique actuel, une condamnation infamante pour corruption, peuvent expliquer le geste désespéré de l’assassin.

Il reste une autre certitude : tant que l’enquête officielle n’aura pas levé le voile sur cette affaire, la rue continuera de parler encore longtemps de l’assassinat du colonel Ali Tounsi.

A. L.