On n’oubliera pas de sitôt le cauchemar
Plus de 300.000 personnes qui résident à la Nouvelle-Ville Ali-Mendjeli ont été appelées à suivre un mouvement de grève générale pour revendiquer une couverture sécuritaire plus dense.
Alors qu’une minute de silence sera observée demain dans toutes les écoles de Constantine à la mémoire de Brahim et Haroun, assassinés par des mains criminelles après trois jours de séquestration par leurs ravisseurs, tous les commerces et administrations resteront fermés en signe de protestation contre l’insécurité. Plus de 300.000 personnes, qui résident à la Nouvelle Ville Ali-Mendjeli ont été appelés à suivre un mouvement de grève générale pour revendiquer une couverture sécuritaire plus dense et la condamnation à mort des coupables.
Ces derniers ont été présentés jeudi soir devant la justice et placés sous mandat de dépôt. Frappée par un drame qui s’est abattu comme une foudre, Constantine s’est dépeuplée de ses joies. Quatre jours après la terrible nouvelle du double crime contre deux enfants, Brahim et Haroun, commis par deux repris de justice, la ville ne s’est pas remise du choc. Tristesse et douleur marquent le quotidien des citoyens.
Les idées égarées, d’aucuns n’arrivent à comprendre l’acte abominable des deux tyrans, dont la population réclame la peine capitale et interpelle le président de la République de ne plus accorder de grâce à ce genre de personnes. La justice a pris son cours et les deux accusés seront certainement jugés à la hauteur de leur crime.
Cependant, l’inquiétude plane toujours. Les parents ne sont pas pour autant rassurés et l’indignation ne s’est pas estompée. Les Constantinois viennent de vivre l’horreur. Beaucoup ont subi un traumatisme psychique et c’est la panique totale chez les parents, dont certains ne lâchent plus leurs enfants, beaucoup quittent même leur travail pour aller s’assurer de visu que leurs petits se portent bien.
C’est la psychose! Elle s’est installée depuis le kidnapping des deux victimes, samedi dernier, leur découverte a affolé toute la population, petits et grands. Le sujet a été au centre des prêches de tous les imams à Constantine, qui pour eux, si les coupables ont été arrêtés, la responsabilité de ce qui vient de se passer est l’affaire de tous. La famille, l’école, les corps de sécurité et l’Etat, tous ont une part de responsabilité, même la mosquée, diront certains imams qui n’épargnent personne. Eperdus et tourmentés par ce double assassinat contre deux innocents, les imams ont rappelé le rôle de tout un chacun, qualifiant de cataclysme le meurtre des deux enfants. Deux enfants qui voulaient juste jouer au ballon. Ils avaient 9 et 10 ans et en ce samedi, ils pensaient bien s’amuser avant de reprendre l’école le lendemain. Mais, ils ne reviendront plus.
Dans deux salles de classe, deux chaises resteront désormais vides. Brahim et Haroun sont partis pour ne plus revenir. On leur a ôté la vie. Deux criminels où plutôt deux psychopathes, tels que qualifiés par des sociologues se sont donné le droit de les priver de leur enfance et de priver leurs parents de l’espoir de les voir grandir. Comment ces deux petits anges ont vécu leurs derniers moments? Comment peut-on décrire leur peur? Avaient-ils le droit de manger et boire? Ont-ils pu dormir? L’un a-t-il été tué devant l’autre? Ce sont les questions qui taraudent les esprits des citoyens, auxquels il faut répondre. Dans la rue, la thèse de l’acte isolé n’a convaincu personne. Il s’agit d’un acte criminel commis par deux complices d’où l’association de malfaiteurs. La thèse d’acte isolé ne tient plus, selon un juriste.