Marc Trévidic souffle sur les braises
Fondamentalement opposé à la thèse officielle de l’exécution des 7 religieux français par le GIA, le juge antiterroriste français échafaude un autre scénario.
Le dossier de l’assassinat des sept moines trappistes de Tibhirine, qui a empoisonné pendant des années les relations entre Paris et Alger, est loin d’être clos.
L’équipe d’experts dirigée par le juge au pôle antiterroriste du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, qui a séjourné au mois d’octobre 2014 en Algérie, vient de rendre publiques «ses conclusions» au sujet de cette affaire.
«L’hypothèse d’un décès entre le 25 et le 27 avril 1996», soit près d’un mois avant la revendication du GIA, qui évoquait une exécution le 21 mai, «apparaît vraisemblable» ont-ils déclaré jeudi dernier aux parties civiles, rapporte une dépêche de l’AFP.
Autrement dit, la décapitation des moines serait «post mortem». Une nouvelle version orientée pour semer le doute et remettre en cause celle officielle des autorités algériennes. Le travail d’intox a déjà commencé. «Au fur et à mesure de l’avancement de ce dossier, on voit quand même que la version simpliste qui a toujours été assénée par les autorités algériennes est remise en cause», a indiqué l’avocat de familles des moines, Patrick Baudouin, relais du juge Trévidic.
Fondamentalement opposé à la thèse officielle de l’exécution des sept religieux français par le GIA, le magistrat français échafaude et orchestre un autre scénario tendancieux qui porterait atteinte à l’image de l’Algérie.
De nombreuses enquêtes et témoignages de foi ont pourtant mis hors de cause les services et les militaires algériens de l’époque qui ont eu à subir les foudres d’une violente campagne qui n’avait pour autre dessein que de discréditer l’implacable combat qu’ils ont livré aux groupes terroristes qui
n’avaient pour unique mission que de mettre le pays à feu et à sang.
Une opération planifiée sous le regard complice des démocraties occidentales. Un documentaire diffusé le 23 mai 2013 par la chaîne de télévision France 3 les avait pourtant lavés de tout soupçon. L’enquête de deux journalistes, Séverine Labat et Malik Aït Aoudia, avait apporté les preuves indiscutables de l’exécution des sept moines trappistes du monastère de Notre-Dame de l’Atlas par les terroristes du Groupe islamique armé. Des chefs terroristes sont passés aux aveux.
Les sept moines de Tibhirine qui ont été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 ont été exécutés sur ordre de Djamel Zitouni, ex-émir du GIA de l’époque. «Je t’informe que j’ai tué les moines ce matin (le 21 mai 1996, Ndlr)» avait-il confié au repenti Hassan Hattab, fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, né d’une scission avec le GIA.
«On n’a pas tiré une seule balle. L’un d’eux (les terroristes, Ndlr) m’a dit «tiens, égorge!». J’étais pétrifié. Il m’a poussé et l’a égorgé», a confessé Abou Ilmen dernier géolier des moines sous l’oeil de la caméra des deux journalistes français. Trévédic a quand même choisi de se ranger dans le camp de ces sanguinaires… pour empêcher les âmes des sept moines de Tibhirine de dormir enfin en paix