Cette-ci fois la bonne ? Le procès des présumés assassins du chanteur Matoub Lounès sera programmé lors de la session criminelle de la cour de Tizi Ouzou qui s’ouvrira la fin du mois de mai prochain. Chanteur adulé, Matoub Lounès a été assassiné le 25 juin 1998 sur une route de Kabylie.
C’est la famille de l’un des détenus qui a révélé l’information obtenue auprès du procureur général de Tizi Ouzou. Malik Medjnoun, un des deux assassins présumés, a entamé une grève de la faim depuis trois semaines pour exiger la tenue de son procès qu’il attend depuis plus de 11 ans, alors qu’il est en détention préventive.
Le procureur aurait approché Medjkoun pour lui demander de mettre fin à sa grève de la faim dans la mesure où son procès serait programmé pour la session criminelle prochaine. Visiblement, le concerné a refusé la sollicitation du magistrat.
Début mars, une délégation d’Amnesty international s’est rendue à Tizi Ouzou mais n’a pas obtenu d’autorisation pour rendre visite au détenu.

Est-ce une tentative de la justice pour amener le détenu à cesser son action ou bien le procés est-il réellement programmé pour les prochaines semaines ?
Le procès du chanteur Matoub Lounes, 42 ans, assassiné le 25 juin 1998 sur une route de Kabylie, a été programmé à trois reprises à la cour de Tizi Ouzou avant d’être à chaque fois reporté.
Malika Matoub, sœur du chanteur, constituée en partie civile, avait demandé en 2008 le report du procès pour un complément d’enquête.
La partie civile avait présentée une liste d’une cinquante personnes qu’elle souhait être convoquées par la justice. Parmi ces témoins potentiels figurent des personnalités politiques ainsi que des journalistes.
Les présumés assassins, Medjnoun Malik et Chenoui Abdelhakim, purgent une détention préventive depuis plusieurs années et ne cessent de démentir leur implication dans cette affaire.
En 2009, le tribunal criminel de Tizi Ouzou a décidé d’enclencher une enquête complémentaire. Le jugé d’instruction avait auditionné la veuve du chanteur, Nadia Matoub et ses sœurs Ouarda et Farida qui se trouvaient dans le véhicule de Matoub au moment de la tuerie.
Certains témoins dont on ignore l’identité ont été également entendus.
Plus de douze ans après l’assassinat de celui qu’on surnomme le rebelle, la vérité sur ce crime n’est pas encore établie.