Écrit par Hossem A. M.
Enigmatique de bout en bout, le dossier de la disparition suivie de l’assassinat de la fillette Nihal Si Mohand, âgée de trois ans, disparue au courant du mois de juillet 2016, dans le village d’Aït Ali, commune d’Aït Toudert, daïra de Ouacifs (Tizi Ouzou), ne veut visiblement pas livrer ses secrets.
Trois après, on est dans l’attente des tenants criminels et aboutissants judicaires de l’affaire qui a défrayé la chronique et suscité un emballement médiatique sans précédent et une vive émotion au sein de l’opinion algérienne. Le dossier a été évoqué, hier, lors de la conférence de presse organisée par le chef du commandement de la Gendarmerie nationale pour la wilaya de Tizi Ouzou. « L’enquête de la police judiciaire de la Gendarmerie nationale a été menée à son terme et le dossier est entre les mains de la justice », indiquera le colonel Harkati Rachid, qui s’est montré imperturbable devant l’insistance des journalistes pour obtenir d’amples informations.
Y a-t-il eu des arrestations parmi les personnes entendues ? Quel est le nombre de ces dernières ? Les personnes entendues ont-elles un lien familial ou non avec la victime ? A toutes ces questions dont les réponses pourraient aider à démêler l’écheveau inextricable et à percer, un tant soit peu le mystère entretenu autour de cette affaire, le responsable sécuritaire est resté muet comme une carpe, se contentant de dire aux journalistes d’attendre les conclusions de la justice. Ce n’est d’ailleurs pas la seule fois, depuis la survenue du drame, il y a trois ans, que les journalistes ont posé ces questions aux services de sécurité chargés du dossier de la disparition et de l’assassinat de la fillette Nihal Si Mohamed. Au point où le silence et l’absence de communication sur le sujet ont fini par donner lieu à des interprétations tendancieuses, voire même de type manipulatoire.
Rappelons qu’à l’époque de la survenue des faits, et devant l’ampleur et la grande émotion suscitée par le drame, la justice s’était vue obligé de réagir. Tayeb Louh, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, était monté au créneau pour éclairer l’opinion sur l’avancement de l’enquête sur le terrain. «Nous n’avons toujours pas retrouvé la petite Nihal, mais immédiatement après les faits, le Parquet compétent a ouvert une enquête avec la police judiciaire en lançant le plan d’alerte pour une plus large investigation», avait expliqué Tayeb Louh, en marge de la cérémonie d’installation du nouveau président de la Cour d’Alger. Avant de préciser que le procureur de la République territorialement compétent se chargera, lui, d’informer l’opinion publique des développements de cette affaire, souhaitant un heureux dénouement (cf. Reporters, édition en ligne du 29 juillet 2016, Ndlr).
Le plan d’alerte mis en place par le gouvernement pour faire face au phénomène des enlèvements d’enfants, en vogue à l’époque, a été réactivé à l’occasion de la disparition et de la découverte de la dépouille de la fillette de trois ans. Nihal Si Mohand a disparu depuis jeudi 21 juillet 2016, quinze minutes après sa sortie du domicile de ses oncles maternels pour jouer avec des enfants de son âge, au village Aït Abdelouahab, commune Aït Toudert, dans la daïra des Ouacifs. Aussitôt l’alerte donnée par la maman, qui s’inquiétait de ne pas voir sa fille rentrer avec ses camarades de jeu, des recherches ont été entamées par les villageois, fouillant toutes les ruelles du village et les buissons et maquis environnants. Aussitôt avertis, les gendarmes et les pompiers viendront à la rescousse, mobilisant chiens renifleurs et des hommes grenouilles pour ratisser les cours et les retenues d’eau qui se trouvent à la périphérie du village. Mais sans succès. On finira par apprendre, par un communiqué des autorités judicaires, que seuls les ossements et des vêtements appartenant à la petite seront retrouvés. Ce qui a permis à Nihal Si Mohamed d’avoir droit à une sépulture et d’être enterrée à Oran où résident ses parents.