De nouvelles révélations dans l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaïd ont été apportées par Mohamed Jmour, secrétaire général adjoint d’El Watad, lors d’une conférence de presse, organisée avant-hier, sur la base desquelles, le parti Ennahdha ainsi que le Qatar, ont été pointés du doigt.
Selon M. Jmour, un deuxième véhicule était présent sur les lieux du crime. Une estafette de type Volkswagen qui aurait servi au transport de l’assassin de Chokri Belaïd, de son compagnon et de la moto qui les transportait. Un véhicule qui appartiendrait à la société « Al Wahat » [Les Oasis], une entreprise qatarie et dont le gérant serait membre d’Ennahdha. L’information a été répportée par presse tunisienne parue hier.
A la lumière de ces nouvelles données, le frère de Chokri Belaïd affirme que le juge d’instruction a rejeté la requête faite par le comité de défense demandant que ces nouveaux éléments soient pris en considération. Zied Lakhdar, secrétaire général d’El Watad, a privilégié la thèse d’e l’implication de l’Etat du Qatar dans l’assassinat de Chokri Belaïd et a pointé du doigt le manque de sérieux du gouvernement dans cette affaire. Mohamed Jmour a également rappelé, dans ce sens, le refus des autorités tunisiennes d’entendre l’homme d’affaires Fethi Dammaq, qui a pourtant appelé à faire part, à de multiples reprises, d’ « informations essentielles à l’avancement de l’affaire de Chokri Belaïd ».
Dans une interview accordée à Assabah News le frère du leader politique tunisien assassiné, affirme que deux membres du mouvement Ennahdha sont également impliqués dans le meurtre de son frère. Le parti des Patriotes Démocrates Unifié détiendrait des preuves de cette accusation et serait sur le point de les rendre publiques. Son secrétaire général-adjoint, Mohammed Jemour, aurait déjà communiqué aux autorités judiciaires le numéro de matricule d’une voiture utilisée dans l’assassinat : « Jusqu’à présent, nous attendons une réaction de la part du juge d’instruction » a-t-il déclaré.
Deux voitures auraient été identifiées dont l’une, tunisienne, appartenant à l’entreprise Al Wahat, une entreprise qatarie et dont le gérant serait membre d’Ennahdha. Les avocats de la défense de la famille Chokri ont réclamé au juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis l’émission d’un mandat d’amener à l’encontre du chef actuel du gouvernement, Ali Laârayedh, comme l’exige la loi.
En effet, la défense estime qu’après deux convocations sans suite, le juge d’instruction est en droit et devoir d’émettre un mandat d’amener dans la mesure où le chef du gouvernement ne bénéficie pas d’immunité de quelque ordre que ce soit. Une affaire à suivre.
Synthèse Yanis Ramy